Gods Games
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Gods Games

Sommes-nous les jouets des dieux ?
Dans ce forum RP, des rencontres crues impossibles pourront avoir lieu
entre d'illustres ressuscités et des personnes de notre siècle

 
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 Un boulot comme un autre

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Walker Luke

Walker Luke


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MessageSujet: Un boulot comme un autre   Un boulot comme un autre EmptySam 2 Avr - 20:05

Génial, géant ! Si Luke s’était attendu à du dépaysement, son ami et patron Nick ne s’était pas trompé en lui « imposant » ces vacances.
C’est vrai que Luke ne valait pas grand-chose après sa séparation avec Mandy… Amoureux transi, ça ne lui convenait pas du tout. Lui qui était censé aider les gens s’était retrouvé piégé à son propre jeu.
Il savait ce qui l’attendait au tournant en fréquentant Mrs Green et... assumait.
Il entra en fonction bien avant l’heure d’embarquement des passagers normaux. Mis au courant de ses attributions par Walther Brennan, le chef de service, Luke comprit qu’il ne chômerait pas et cela lui convenait parfaitement. Les bars sur l’Ocean s’Queen fermaient de trois heures du matin à 10 heures sauf celui des 1ères classes qui restait ouvert 24h sur 24. Des changements d’équipes auraient lieu, bien sûr, mais les journées de Mr Walker seraient bien remplies.
Tout émoustillé par ce « job » Luke revêtit l’uniforme du personnel de bord dans sa cabine de luxe.
Si d’aucun s’étonneraient de voir un barman occuper un tel endroit, Luke prétendrait y avoir ses entrées particulières. Quelle importance, dans le fond ?

Dès que la passerelle reçut les voyageurs, Luke déploya ses talents. Il travailla en compagnie de deux autres hommes : Aaron Smith et Jason Flint. Soit ils servaient les clients directement au bar, soit ils remplissaient les plateaux posés dessus par de très charmantes hôtesses qui les portaient ensuite aux tables. D’emblée, Luke s’entendit avec le personnel même s’il leur tut les raisons de son affectation à bord. Souriant, bavard ou taiseux selon les désirs des clients, Luke se sentit vite à l’aise dans l’activité régnante. L’humanité demeurait immuable, c’était rassurant.

Pas à dire, ce boulot était crevant et quand sa pause intervenait, Luke ne pensait plus qu’à dormir.
Très vite, il repéra les « fidèles », les accros, les piliers de bar. Il en apprit des choses sur Mrs Johnson, Miss Garner, Mr Clark, et tant d’autres… Les laisser s’épancher sur leurs peines, frustrations, projets, valait le détour. Un mot ici, un conseil là, il devint rapidement une sorte de coqueluche incontournable.


Luke, vous êtes merveilleux ! Je n’avais jamais envisagé les choses sous cet angle ! J’ai beaucoup repensé à notre conversation d’hier soir et je crois que vous avez raison…

Mr Pauwell était ravi de ses conseils, tant mieux. Peut-être consommerait-il moins d’alcool fort et regarderait-il plus attentivement sa femme ensuite ? Si Luke y contribuait, il serait ravi.
Il entrevit à l’occasion Neil Chesterfield et Miss Fairchild. Qu’est-ce qu’ils râlaient ceux-là ? Tout ça pour une cabine doublement attribuée. Il n’avait pas pu s’empêcher d’y aller de son mot au PDG de la ChestCo
:

Vous voulez un conseil ? Laissez couler. C’est une jeune femme très bien. Un peu coincée, habituée à être obéie mais très bien. Cédez-lui la place, vous vous sentirez mieux ensuite. Ma cabine est vaste. On peut y cohabiter sans jamais se croiser, si vous voulez. Mais si j’étais à votre place, je préférerais la compagnie de Lindsay…


Clin d’œil, sourire, voire tape sur l’épaule, ce que faisaient ensuite ses « patients » ne le regardaient pas.
Tout marcha au poil jusqu’au réveillon. Luke aurait aimé, pour une fois, se mêler à la foule des noceurs. L’activité du bar battait son plein. Pas le temps de faire causette sous peine de sanctions. Aaron et Jason étaient trop débordés pour se débiner. Aussi Luke resta-t-il fidèle au poste jusqu’à ce que cette alarme retentisse pile à minuit.
Il n’était pas trop au courant des manœuvres à effectuer en ce cas. Pourtant la panique ne le gagna pas. Copiant les gestes des autres membres du personnel, il convoya plusieurs personnes vers les canots assignés
:

Non, Mrs Baldwin ! Votre canot n’est pas le 5. Venez, je vous conduis au bon.


Il installait le plus confortablement possible la douairière sur son siège quand on largua l’embarcation à la mer.
Misère, ce n’était pas son canot. À croire qu’on éjectait très vite les barques à peine remplie.
Il n’avait vu ni fumées, ni flammes. Cet ordre d’évacuation paraissait… inadéquat.
Bon, ben tant qu’à faire, autant s’asseoir et attendre tout en rassurant les personnes présentes.  
Il en distribua des paroles :


Tout ira bien. Ce n’est qu’une précaution !... Mais non voyons, on sera vite récupéré ou on retournera à bord !


Dieu qu’il aurait souhaité que ce soit vrai. Le temps passa. Dans la purée de pois qui les entourait, les naufragés ne distinguaient rien des alentours. Pour remonter le moral des troupes, Luke fouilla un coffre du canot et y trouva du Champagne. Faire sauter les bouchons, il connaissait ça. Entonner des chansons, pourquoi pas ?  
Vaille que vaille, Luke s’échina à divertir ses compagnons. La sauce prit ! On blaguait, se marrait comme on pouvait jusqu’à ce que le mauvais temps se lève. Que restait-il d’autre que de prier ?
Une vague plus puissante que les autres souleva l’embarcation. S’occupant des autres, Luke n’avait pas enfilé de gilet. Il but le bouillon en pensant sa dernière heure venue…

Des heures, des jours plus tard ? Il s’éveilla très confortablement allongé dans un lit douillet.
À son chevet, l’image floue d’un homme se précisa.


Ne vous inquiétez pas. Tout va bien. Vous êtes en sécurité. Vous vous souvenez de votre nom ? Comment vous êtes arrivé ?

Luke… Luke Walker. On… On a fait naufrage. Où sommes-nous ?


Le docteur( ?) fut embarrassé mais répondit honnêtement :

Où ? Je ne puis vous le dire avec exactitude. Je suis un des passagers du vol 747 pour Sidney. Nous avons atterri bizarrement ici il y a 5 jours. Vous verrez, ici tout est… cool. On s’est installé, tout semblait prêt pour nous. C’est encore un peu chaotique, à dire vrai mais l’un dans l’autre, on s’en sort.

Les autres ? Ceux qui étaient dans mon canot… Sont-ils ici ?


On… On en repêche tous les jours. Ne m’en demandez pas plus, je ne saurais que répondre. Reposez-vous. Le chef vous attribuera sûrement un bungalow dès que vous irez mieux… Bonne chance !

Encore un peu groggy, Luke quitta le centre médical pour un joli pavillon avec piscine privée qu’un quidam lui avait désigné. Ça valait le détour. Les problèmes commencèrent le lendemain quand il manqua de café.
Son plus beau sourire aux lèvres, il s’adressa à ses voisins directs : les Masterson.


Bonjour ! Je suis Luke Walker, j’habite en face depuis hier. Pourriez-vous m’indiquer où l’on peut acheter du café. J’y suis accro et n’en avais qu’une dose dans mon placard, je…

Allez à la pierre. Elle vous en donnera… peut-être.

Clac, la porte se referma sur son nez.

Situation démente ? Aberrante en tout cas. Aller prier un tas de cailloux pour obtenir un peu de café n’agréa pas beaucoup Luke. Il s’informa à gauche et à droite alors qu’une file se formait vers une sorte de champignon de pierre.


On avait les provisions de l’avion. Pas géant mais on se débrouillait avec. Par hasard, quelqu’un a demandé à ce truc un plat préparé et... il l’a eu ! On le prie tous depuis. Mais ce caillou n’en fait qu’à sa tête. L’autre jour, j’ai prié pour du maquillage. J’ai rien eu jusqu’à ce que je dépose une offrande : une perle ! Le collier offert par mon époux va y passer à ce train.


Réfléchissant, Luke se gratta la nuque. Il n’avait rien à donner à un caillou vorace. Après tout, il pouvait se passer de son petit noir matinal et d’un tas de trucs aussi.
Il observa un moment les quémandeurs puis quitta la file.
Le responsable de ce centre de « vacances » siégeait à la maison commune, il s’y dirigea.
Là aussi, on faisait la queue.

Une heure plus tard, un peu déboussolé, Luke sortit avec un document en main. Il venait de décrocher, haut la main, un job dans ce « village »
Employé au seul restaurant du coin ! Il se présenta au propriétaire partiel : Bill Caldwell.
Massif, grognon, ce barbu cinquantenaire le regarda de travers le papier lu et rendu.


J’ai dit que j’avais besoin de personne pour mon resto !

Je… Je comprends parfaitement.


Il n’était pas loin de midi et aucun client ne fréquentait les lieux. Ceci expliquait-il cela ?


J’ai besoin d’un job. Je vois que cette installation a tout pour plaire…

Sauf des consommateurs, rigola Bill. Tant que cette foutue pierre leur donnera ce qu’ils veulent, ils viendront pas. Moi aussi, je dépends de ce truc magique !


Je débarque à peine. Je ne connais pas les us et coutumes mais il me semble que… Si vous offriez un prix plus bas que celui de la pierre, ils seraient nombreux à vouloir en profiter.

Et je remplis les assiettes comment ? En payant le double ? Le congélateur est plein mais après… ?

Je dis ça, je dis rien mais en chassant ou péchant, vous auriez des produits frais à proposer. Pour les alcools, je vois que vous ne manquez de rien pour le moment.

Vous me voyez en train de chasser ? J’ai 58 ans, une jambe foutue. J’étais un bon cuistot. Je rendais visite à ma fille à Sidney quand ce truc est arrivé. Trois ans d’économie pour ce voyage… Et voilà. On est coincés ici et obligés de se débrouiller. Ils ont tout tenté, qu’ils disent, pour nous sortir de là. On est paumé de chez paumé. Les radios ne captent rien, on ne sait pas quitter ce coin… enfin ça on en sait trop rien. Ceux qui ont essayé sont pas revenus nous le dire mais les bateaux savent pas dépasser 1 kilomètre au large. On a vite compris que la pierre ne donnait que ce qu’elle voulait à qui elle voulait. Le maire vous a promis quoi pour ce job ?

Je sais pas trop. J’ai signé parce que j’ai peur de m’ennuyer. Je vais aller pêcher, d’accord ?  


Une casquette sur le crâne, une canne de fortune en main ainsi qu’un panier, Luke amorça avec n’importe quoi jusqu’à ce que ça morde.
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Jennifer Blakely

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MessageSujet: Re: Un boulot comme un autre   Un boulot comme un autre EmptyDim 3 Avr - 21:03

Tout est bien qui finit bien, dit on. Jennifer était de cet avis en commençant son service, dans ce vol de nuit vers Sydney.  Le 747. Ce serait son dernier vol pendant quelque temps, le moment était venu de prendre des vacances bien méritées et rentrer chez elle, visiter sa famille. Recevoir le nouvel An  à 34.000 pieds d’altitude lui semblait une idée novatrice et son humeur ne dépareillait pas dans cette ambiance de fête générale. Tout le monde, ou presque semblait sincèrement ravi de se trouver là. Ce soir là, sans distinction de classes, tous les passagers recevraient le même traitement de faveur, sauf la différence d’espace , les Economy, les Bussiness et les First Class auraient droit au même dîner de luxe et boiraient  du champagne en toute joie de cœur.

L’ambiance était au top quand elle commença à faire sauter les bouchons. On riait, on échangeait des blagues, le tout dans une belle ambiance bon enfant. Quelques uns, comme ce jeune homme sérieux assis à côté de la demoiselle qui avait si bellement protesté d’être dégradée   en classe économique alors qu’elle avait payé pour voyager en 1ère.  Jenny avait essayé de l’adoucir, sans trop de succès puis était passée à s’occuper d’autres voyageurs moins revêches.

Mais sur les douze coups de minuit l’impensable s’était produit. Tout le monde sembla se trouver mal à bord, elle incluse. Son dernier souvenir fut celui de s’effondrer dans le couloir en accourant au secours d’une dame âgée. La suite fut extraordinairement confuse. Elle avait repris ses esprits, ainsi que tout le monde, pour réaliser que l’avion avait atterri…quelque part ! Elle ne demanda pas d’explications, trop occupée à calmer les passagers et après on n’eut d’autre option que suivre les indications du commandant de bord.


Mesdames, Messieurs, comme votre commandant de bord, je suis dans le regret de vous annoncer que notre escale involontaire risque de se prolonger. Ne vous inquiétez cependant pas : tout le monde pourra descendre de l’avion sans aucun risque. Des installations superbement aménagées sont prêtes à vous accueillir. Vous récupérerez vos bagages avant peu. Pour le déroulement satisfaisant des opérations, je vous prie de suivre les instructions que vous fournira le personnel de bord.

Génial ! On était Dieu sait où, jusqu’à Dieu sait quand ! Mais pour quelque raison qui soit, Jenny ne s’en formalisa pas. Ils étaient en vie, les parages étaient d’indubitable beauté, l’air embaumait et la mer cristalline et scintillante de soleil avec une plage infinie et parfaite étaient une tentation parfaite. Elle qui rêvait de vacances exotiques, la voilà servie.

Et la vie avait pris une singulière tournure. Certes elle avait eu droit à un charmant bungalow, avec piscine privée et tout, parfaitement agencé avec tout le confort dont on peut rêver mais dont le frigidaire vide l’avait désolée. Elle apprit très vite comment marchaient les choses dans cet endroit magnifique mais aussi assez étrange, où personne ne leur avait souhaité la bienvenue. Un petit manuel d’instructions se trouvait dans le tiroir de sa table de chevet comme on trouve une Bible dans les hôtels américains. Elle en apprit des choses en le lisant. Entre autres que ses désirs pouvaient être exaucés par La Pierre, en bordure du village. Le premier jour, peut être en guise de bienvenue, ce singulier amas de cailloux en forme de champignon, leur avait livré de la nourriture. Par la suite, c’était devenu payant et ça ne prenait ni cartes de crédit, ni Traveller Checks ni argent. La Pierre aimait recevoir des dons, bijoux de préférence. Jenny n’en avait pas trop. Sa belle bague indienne avec des turquoises avait été prise en échange d’un demi poulet avec frites et salade mais pour avoir une boisson rafraîchissante une de ses boucles d’oreilles assorties avait dû suivre le même chemin.

C’est de l’arnaque, ce truc !

Puis, le troisième jour elle avait découvert les bienfaits du troc. Habile de ses mains, dégourdie et sans froid aux yeux, elle avait remarqué que d’autres étaient inutiles mais possédaient pas mal de biens à échanger avec la Pierre. Parfait. Ni de deux ni de trois, elle s’était mise à l’œuvre. Pêcher des belles langoustes dans le récif proche, récolter des beaux fruits mûrs dans la forêt généreuse, faire un peu de ménage par ci, par là, voire la cuisine lui rapporta pas mal.

Excellente nageuse depuis son enfance, elle pouvait plonger sans équipement et se maintenir en apnée le temps suffisant de faire sa petite récolte. Son père avait toujours dit qu’elle avait la résistance d’un pêcheur de perles…mais là, ce n’était ni si malin ni si profond. Jenny venait d’apercevoir une belle langouste essayant de se faufiler rapidement sous les rochers quand en s’élançant pour la piéger, elle s’était sentie retenue…quelque chose accrochait le haut de son bikini et en tirait, avec force…Rageuse, la jeune femme essaya de s’en dégager. Peine perdue. Elle pouvait bien voir le fil et devina, sans problème, ce qui se passait…elle venait d’être pêchée, comme une sardine ! Se défaire du hameçon n’aurait pas dû être un problème mais voilà que le pêcheur, sans doute enhardi par la résistance montrée par la proie, tirait avec enthousiasme…avec tant d’enthousiasme en fait, qu’outrée au plus haut point, elle sentit la pièce supérieure de sa mise, lâcher prise et…remonter vers la surface au bout du fil, bien accrochée au hameçon.  L’eau était pourtant assez claire comme pour permettre à l’abruti de service de voir ce qui se passait, mais non…Il n’y voyait rien ! Son intention n’étant pas de se noyer en jouant les prudes, elle fila vers la surface, en tenant son filet grouillant de langoustes, crabes et divers coquillages.

Ce ne fut pas une timide apparition au ras de l’eau, la sienne ! Emportée par son élan enragé, elle jaillit de l’onde claire avec le même effet qu’un sous-marin refaisant surface. Sans doute un spectacle inattendu, vu la tête que tira le pêcheur de fortune, qui pour alors examinait sa prise.

Salut, toi ! Ça te dirait de me rendre mon haut !? Ou ça te prend souvent de dépoiler les nageurs sans préavis !? T’as pas vu que j’étais là ? Me dis pas…même pas regardé !

Consciente d’être en train de s’offrir à un rinçage d’œil en toute règle, guère remédié en replongeant jusqu’au cou, vu la transparence de l’eau, elle opta pour rester là, à battre des jambes en se couvrant sa poitrine tant bien que mal du bras. L’autre la regardait, béat, à peine gêné, souriant comme un ange innocent.

Coucou !!! Eho…mon p’tit bout de toile, s’il te plaît…on pourra bavarder après, Ok !?
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Walker Luke

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MessageSujet: Re: Un boulot comme un autre   Un boulot comme un autre EmptyLun 4 Avr - 11:55

Mais où était-il donc tombé ? Un village de vacances ? Cela y ressemblait beaucoup sauf que, de mémoire, jamais il n’avait entendu parler d’un distributeur automatique ressemblant à  une pierre étrange.
Il fallait de la bouffe… La mer ou l’océan baignait les plages idylliques. Peu de baigneurs pourtant. Il est vrai qu’apparemment chaque « case » disposait de sa piscine.
Bah ! Autant dérouler sa ligne en s’installant dans les rochers. Le patron du restaurant qui l’employait malgré lui avait donné à Luke un matériel sommaire. Sans doute les soutes de l’avion en perdition  recelaient bien des trésors. Qu’en avaient fait les responsables ? Il faudrait qu’il s’informe.
Dans les rochers, Mr Walker dénicha des petits vers. Pas du tout gêné d’en piquer son crochet, il balança la ligne à la flotte et rêvassa en regardant de temps à autre le bouchon. Tout ce qui s’était passé lui tournait dans la tête. Il se posait mille questions quand le bouchon plongea de belle façon :


*Une grosse prise !*


Il était loin de se douter de ce qu’il avait accroché. Bataillant avec son moulinet, il s’imaginait remonter un beau gros poisson lorsque soudain, la ligne s’allégea. Ce qui restait pendu à l’hameçon le sidéra. Rien à voir avec un quelconque truc frétillant mais un petit bout de tissu très… féminin.
Ramenant sa proie, il vit alors jaillir des flots la plus belle des sirènes imaginées sauf qu’elle était assez fâchée :


Salut, toi ! Ça te dirait de me rendre mon haut !? Ou ça te prend souvent de dépoiler les nageurs sans préavis !? T’as pas vu que j’étais là ? Me dis pas…même pas regardé !

S’il n’avait pas regardé, là Impossible autrement. Très beau spectacle en vérité que cette demoiselle à demi nue qui l’engueulait en tentant à peine de dissimuler sa pudeur.
Il était tellement paf qu’il resta béatement avec le haut du bikini en main à contempler sa prise. La demoiselle le ramena à la réalité en s’énervant mais pas trop :


Coucou !!! Eho…mon p’tit bout de toile, s’il te plaît…on pourra bavarder après, Ok !?


Euh… Oui, bien sûr. Excusez-moi. Je… c’est pas tous les jours que l’on pêche une sirène même avec d’aussi jolies… jambes.  

Il lui balança le bout de tissu et ne put s’empêcher d’admirer encore le corps splendide avant de se détourner pudiquement.
Aux clapotis perçus, Luke devina que la belle remontait au sec. Galant, il lui tendit une main secourable et l’aida à le rejoindre sur ce promontoire.


Je suis vraiment navré ( l’éclat de ses yeux le démentait formellement) mais que faisiez-vous là ? Trempette ?... Ah pêcher, ben moi aussi. Non, je n’étais pas de l’avion, plutôt en bateau. On m’a dit que d’autres naufragés arrivaient. Je me nomme Luke Walker… J’étais barman sur l’Ocean s’Queen. Et vous ?

Pour se sécher, la Miss s’était à demi allongée sur les pierres. Les présentations eurent lieu et Luke apprit donc avoir affaire à une hôtesse de l’air. Sans aucune retenue, Jenny avoua bosser pour subsister. Elle se débrouillait pas mal selon ses dires.

…Alors on doit remplir ses placards soi-même… Je me suis fait embaucher au restaurant de Bill. Il est grognon mais assez sympathique. Je me demandais si… en unissant nos talents, nous ne parviendrions pas à un accord. Vous pêchez bien il me semble. En vendant vos excédants au restaurant, il y a moyen d’arrondir les fins de mois, non ? Et en s’y mettant à deux…

Miss Blakely ne dit pas non. Elle considéra la proposition.

Eh bien si l’on doit remplir ces paniers, autant s’y mettre !


Sans lui laisser le temps de dire ouf, il lui empoigna le bras et la releva. Se dépoilant en un temps record, Luke se retrouva en slip et sauta au bouillon :

Allez, venez ! Montrez-moi vos… talents !

En riant, ils travaillèrent de concert. C’était très… rafraîchissant. Pour une fois qu’il rencontrait une fille sans problèmes, Luke se sentit vraiment heureux.
La moisson fut fructueuse. Après plus d’une heure d’effort, ils rentrèrent la manne pleine au restaurant.


Salut Bill ! J’ai fait la connaissance de Miss Blakely : une championne de l’apnée. Vise un peu ce que l’on te ramène ! Fais chauffer tes casseroles, on se charge de te ramener des clients !

Un passage obligé dans leurs quartiers, histoire de se changer, les nouveaux amis se mirent à déambuler dans les rues du village. Luke aurait désiré avoir plusieurs tenues mais pour l’instant il devait se contenter d’un short et T-Shirt généreusement prêté par l’administration.

Viens, Jen ! On va faire du racolage ! Hey ! Rire pas cette tête, c’est pas toi que l’on va vendre mais nos langoustes !

Leurs sourires et bagout décidèrent l’un ou l’autre à visiter le resto de Bill. Le pauvre se voyait débordé avec 10 clients ! Qu’à cela ne tienne, Luke passa aussi aux fourneaux.

La journée avait été rude, leur salaire assez chiche mais au moins ils avaient mangé à l’œil.
En pourboire, Walker avait reçu de Bill un vrai joyau : une bouteille de Bordeaux.


On se la vide comme de vieux copains ? Chez toi ou chez moi ?

Arrière-pensées… Qui sait ?    
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Jennifer Blakely

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MessageSujet: Re: Un boulot comme un autre   Un boulot comme un autre EmptyLun 11 Avr - 17:15

Après une sympathique allusion à son état de sirène avec belles jambes, le pêcheur se décida enfin à lui rendre son haut qui fut enfilé en un clin d’œil, avant de se hisser sur les rochers, sans refuser la main secourable qui se tendait.

Je suis vraiment navré mais que faisiez-vous là ? Trempette ?

*Navré…mon œil !*

Quel regard rieur et malicieux. Elle opta pour ne pas s’en formaliser et sourit en désignant son filet plein de bestioles frétillantes.

Comme ça je gagne de quoi alimenter la Pierre…pour pas mourir de faim ! Faut être dégourdi ici, sinon…mais enfin…vous étiez de l’avion ou… ?

Puisqu’il optait pour un vous plus mesuré autant suivre la consigne pour ne pas bouleverser les bonnes manières.

Non, je n’étais pas de l’avion, plutôt en bateau. On m’a dit que d’autres naufragés arrivaient. Je me nomme Luke Walker… J’étais barman sur l’Ocean s’Queen. Et vous ?

Oui, j’ai entendu ça, dit-elle, rêveuse, c’est un peu bizarre, tout ça…mais enfin…euh ! Je suis Jennifer Blakely, une des hôtesses du vol 747. Ravie de faire votre connaissance, Luke. Ben oui… je pêche ces beautés et les échange contre les p’tits trucs dont est friand le Caillou. C’est fou ce qu’il y a des gens incapables de se servir de leurs deux mains…ou qui n’ont pas envie de se bouger. Je leur apporte mes trésors, les prépare…fais même leur ménage…et exige ma paye…ça aide joliment à remplir les placards…parce qu’ici, rien n’est gratos…mais ça, vous avez déjà dû le remarquer.

Il l’avait fait et se débrouillait pas mal du tout, non plus.


Je me suis fait embaucher au restaurant de Bill. Il est grognon mais assez sympathique. Je me demandais si… en unissant nos talents, nous ne parviendrions pas à un accord. Vous pêchez bien il me semble. En vendant vos excédants au restaurant, il y a moyen d’arrondir les fins de mois, non ? Et en s’y mettant à deux…

La proposition était tentante même si elle n’avait jamais d’excédants et puis, fallait bien socialiser un peu, non ?

Ok…Ça peut être une bonne association.

Du coup, il avait l’air bien pressé de se mettre au travail, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il était dans l’eau et l’appelait :

Allez, venez ! Montrez-moi vos… talents !


Elle ne s’en priva pas ! À deux, la tâche s’avéra bien plus amusante et on allait plus vite en besogne. Les paniers ne tardèrent pas trop à être remplis et ils prirent le chemin du village.
Bill, du restaurant semblait se demander que faire de toutes ces merveilles et il fut clair, surtout après leur petite campagne publicitaire si marrante, que la clientèle qui afflua dépassait largement ses espérances…et ses talents. Luke se mit aux fourneaux avec beaucoup de science et Jenny, du coup de vit promue en serveuse de restaurant, ce qui tout compte fait ne la changeait pas trop de son boulot habituel ! Et il fallait dire qu’ils ne chômèrent pas. Même les prix assez exorbitants fixés par Bill ne décourageaient pas les quelques fidèles.


*Tant qu’ils auront de quoi payer…ça ira…mais…et après ?*

Parce que pour elle, c’était à peu près clair que ce ne serait pas de sitôt qu’ils allaient bouger de là. Elle se garda prudemment ses idées, pas question de gâcher la petite ambiance festive qui régnait encore, pas zapper si vite le moral de la troupe…qu’ils en profitent tant que ça dure.

Le dernier client parti, Jenny enleva son tablier et se laissa choir dans une chaise.

Pas à dire…il y en a qui se croient au Club Med !...Bon, allez, temps de dodo, demain encore boulot…

Bill était du genre radin à l’heure de payer. Jenny ne lui tint pas trop en rigueur.

Écoute, Bill…tant que j’ai à boire et à manger, ça marche…tu mets des restrictions…plus de langoustes, ok !?...et ça, c’est pour commencer…on verra après !

C’était tout de même facile à comprendre ! Bill accepta. Tiens, Luke, il recevait du pourboire. Sexisme pur…mais enfin…

*Ça se refera pas en un jour, le monde !*

Ni en deux…ni en trois…


On se la vide comme de vieux copains ? Chez toi ou chez moi ?

Jennifer sourit, amusée. Ça corroborait exactement son idée.

Je chipe deux verres à Bill et on va à la plage plutôt …il fait si bon !

Luke était très sympathique, ils s’entendaient bien, pouvaient rire ensemble et sans doute bavarder aussi, ce serait bien dommage de tout gâcher en se lançant dans Dieu sait quelle aventure expérimentale qui pouvait tout aussi bien tourner que mal…et au cas où, pas gai d’avoir à se rencontrer au détour de tout chemin. Elle avait toujours été une fille sage, contre la si répandue croyance que toutes les hôtesses de l’air sont toujours partantes pour quelque aventure motivante…

Après cette bouteille partagée entre copains, à la plage, les règles étaient définies et acceptées, sans aucun besoin d’en parler. Luke avait compris et elle, ravie. Leur association marchait plein régime. Outre la pêche, ils faisaient la cueillette de fruits frais et après s’être ingéniés à créer des pièges adéquats, ils pouvaient aussi livrer d’autres proies à poil ou plumes, délectables à la braise ou nappées d’une gentille sauce.

Ils venaient de déposer leur butin varié chez Bill, qui pour alors employait déjà un aide cuistot.

Tu sais, Luke…à ce train…on va ouvrir notre propre affaire. On va pas travailler toujours comme des nègres pour Bill en échange de nos repas…c’est manquer d’ambition. J’ai pensé même à…créer un potager…légumes frais, ça te dit !?...Ben, oui…j’aime ça…suis hôtesse de l’air pour voir du monde pas par vocation…ce que j’aime…c’est ça…me valoir par moi-même…et pas à dire…voir pousser des tomates, c’est…vivifiant !...Alors, gars de la ville…qu’est ce que t’en dis ?

Il eut un de ces sourires craquants pour lesquels n’importe quelle fille sensée se serait damnée.


Tope là !...Allons réviser les pièges…ce serait super si on attrapait un de ces gros cochons sauvages…qui sait, peut être on trouvera encore d’autres naufragés ! Dis, Luke…tu trouves pas bizarre quand même… Pas un noyé ! Pas un débris rejeté par la mer…tous se pointent là, plus ou moins élégants et composés…c’est quoi comme naufrage, celui là ? Et puis tout ce cirque de village parfait…et ce Caillou vorace…enfin…

Des questions et des doutes, elle en avait…manquait savoir qui avait les réponses…
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Walker Luke

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MessageSujet: Re: Un boulot comme un autre   Un boulot comme un autre EmptyMar 12 Avr - 21:33

Marrante, cette Jenny ! Au moins une fille qui ne se prenait pas pour, voilà de quoi changer agréablement Luke. Pas névrosée pour deux sous, et absolument saine, c’est sans façon qu’elle se mit à l’ouvrage au restaurant. Bill, le patron, était bien « obligé » de l’accepter. Quant à ce qui était de payer…
La bouteille reçue en pourboire se dégusta à la plage dans des verres empruntés au restaurateur. Pas besoin d’être psy, Luke lisait dans Jen comme dans un livre ouvert car elle était sans faux-fuyant. Elle ne voulait pas de relations autres qu’une franche amitié et Luke comprenait très bien cela. Il s’abstint de parler ouvertement sur son passé, à quoi bon ? Ils étaient là, simplement heureux de partager un bon moment en paix.
Le lendemain, on changea de menu. Les langoustes c’est bien mais un restau digne de ce nom mérite mieux. Chasser ? Pas vraiment la tasse de thé de Walker. Par contre, créer des pièges s’avéra très amusant. Surtout quand, par inadvertance, le barman se prit le pied dans le collet posé une heure plus tôt.


Faudra prendre des notes de là où on les met !

Sage décision.
Les affaires de Bill marchèrent à fond en peu de temps. Pour la reconnaissance de leurs efforts… zéro ! Cela sembla particulièrement agacer Miss Blakely :


Tu sais, Luke…à ce train…on va ouvrir notre propre affaire. On va pas travailler toujours comme des nègres pour Bill en échange de nos repas…c’est manquer d’ambition. J’ai pensé même à…créer un potager…légumes frais, ça te dit !?


Cultiver nous-mêmes ? Pourquoi pas ? Tu te sens d’attaque pour ça ? Parce que moi, là-dedans… suis plus nul que chez nul.

Ben, oui…j’aime ça…suis hôtesse de l’air pour voir du monde pas par vocation…ce que j’aime…c’est ça…me valoir par moi-même…et pas à dire…voir pousser des tomates, c’est…vivifiant !...Alors, gars de la ville…qu’est ce que t’en dis ?

Regarder pousser des tomates ? Ça devait prendre un temps fou, ça ! Autant écouter l’herbe croître…
Franchement Luke se demanda si le soleil ne tapait pas trop fort, parfois. Néanmoins, avec cette ravissante personne à ses côtés, Luke admit être prêt à tenter l’aventure. Elle été sensée et, contrairement à la majorité des personnes du coin, voulait prendre sa destinée en main.


Ok ! On fera pousser tes tomates mais ne me demande pas de me mettre à poil devant pour les faire rougir !

Mignon le léger fard qui lui couvrit les joues ! Une hôtesse de l’air sage ? Qui l’eut cru ? N’empêche qu’elle semblait ravie en scellant cette nouvelle association. Ce qu’elle émit ensuite prouva davantage sa jugeote. Elle s’interrogeait sur le naufrage bizarre… Lui aussi, mais…

J’ai… J’ai pour principe de laisser aller les choses. Pourquoi s’embêter avec des questions qui trouveront une réponse… ou pas ?... Tiens, pour ta gouverne, je ne suis pas un gars de la ville mais un gars de la rue plutôt ! On va pas s’embarrasser pour si peu. Tu viens ? Faut relever les pièges avant que d’autres ne le fassent.

Ils avaient capturé des sortes de lièvres aux oreilles minuscules. Les collets fonctionnaient bien, dans ce coin. Rigolant des prochaines commandes à passer à la pierre, Luke leva soudain le nez :

Tu ne sens pas comme de la fumée ? Peu de gens viennent par ici…

Quelques mètres plus loin, ils découvrirent deux naufragés. La jeune miss le reconnut. Le barman les identifia aussi :


Miss Fairchild, quelle surprise !Mr Chesterfield est là aussi ?

Il se souvenait d'eux et de leur drôle d'arrangement forcé.
Mal en point, le pdg… Que faire d’autres que de guider ces épaves vers le village ?
Débarrassés de leurs fardeaux, les jeunes gens s’occupèrent de… leurs oignons.
Quand leur boulot au restau s’acheva, Luke et Jenny débattirent d’une stratégie pour finaliser leur « entreprise ». Autour d’une bouteille, sur la plage, Walker annonça la couleur :


Je ne connais pas encore bien le fonctionnement du village… Tu crois que l’on peut ouvrir la boîte que l’on veut ? Faut une autorisation ou pas ? … Ok, j’irai voir ça à la maison commune. Tu comptes demander quoi à la pierre à part des plants de tomates ?

Elle en avait des idées… Quasi Perette et son pot au lait… Au moins n’était-il pas question de veau ni de vache même si de quelques poulets.

Il nous faudra un terrain. Le pavillon que j’occupe est vaste avec un jardinet mais les voisins n’apprécieraient pas qu’une basse-cour s’installe à côté… Chez toi non plus, je suppose ? Au fait, toi qui es là depuis plus longtemps que moi, il y a quoi aux alentours ?


Jenny n’en savait rien. D’après elle, entre la piste d’atterrissage et le village, il y avait des champs en friche. Le reste… ?
L’avion… Bizarre aussi ce truc… Luke se promit de le dénicher et de le visiter si possible.
La soirée était trop belle pour la gâcher avec des considérations terre à terre, mais… Luke s’allongea sur le sable, mains croisées sous la nuque :


Ce ciel n’est pas l’habituel, tu as remarqué ? … Je ne sais pas à quoi ça rime et n’ai aucune envie d’y penser maintenant.


Lui prendre la main était très naturel. Ils restèrent là un long moment à regarder les étoiles étrangères en parlant futur.

Son courage à deux mains, Luke affronta la maison commune tôt le matin.


Une exploitation privée. Euh… Passez au guichet quatre.

Vous désirez acquérir une propriété… ? Allez au guichet six.

Remplissez le formulaire B46 et attendez !

D’employé en employée, Luke attrapa le tournis. On se fichait purement et simplement de sa poire !

*Personne ne sait quoi ici ! C’est quoi cette organisation de m***e ?*


Il inspira et expira plusieurs fois afin de calmer ses nerfs échauffés par ces heures perdues. Affichant son sourire craquant, il papillonna des cils envers la guichetière 8 :

Pour discuter avec votre chef, que me conseillez-vous de faire ?

Se vendre ? Elle se foutait de lui ? Ben non…
L’hypnose était un de ses atouts non dévoilés. Il en usait rarement mais là, ça urgeait. Prestidigitateur à ses heures, Luke exhiba une pièce de monnaie qu’il fit jouer entre ses doigts.


Elle est là... elle n’est plus là… Elle est là, elle n’est plus là…

Une minute plus tard, la dame le conduisait dans un bureau ou ce qui y ressemblait.
L’homme assis derrière suait à grosses gouttes en épluchant une tonne de paperasse.


Commandant Higgins, je suis Luke Walker. Désolé de vous interrompre, je veux un terrain pour y planter des... plantes et élever de la volaille. Il me faut aussi un local pour y écouler mes produits.

Walker sortit enfin de la maison commune, ravi. Retrouver Jenny fut facile. Une caisse couverte d’une toile sur les genoux, elle était pensive non loin de la pierre magique:


Des soucis ?


Oui et non. Elle avait obtenu des choses mais pas autant qu’espéré.
Il lui prit la main :


Notre nouveau domaine nous attend…


Pas la peine de lui dévoiler les arcanes déployés.
Ils passèrent d’abord chez Miss Blakely y déposer la caisse puis se mirent en route.
L’asphalte céda bientôt la place à la terre battue bordée d’espaces boisés d’un côté, désert de l’autre. Une belle campagne s’ouvrit bientôt. Luke s’arrêta :


C’est ici ! Un peu aride mais il y a une rivière derrière le talus, normalement…


En effet, cela correspondait au plan qu’il avait vu à la maison commune.

Nous allons avoir beaucoup de travail pour rendre ce lopin propice à nos vues. Autant que possible, nous devrons cacher nos œuvres. En bâtissant de ce côté, on ne verra rien de la route.

Pas question qu’on les détrousse du fruit de leur labeur ! Walker détailla alors ses vues sous les remarques pertinentes de Miss Blakely :

Construire un poulailler, c’est dans mes cordes, oui !... pourquoi c’est si étonnant ? J’ai pratiqué des tas de boulots avant d’être barman. Fais-moi confiance, tu ne devrais pas être déçue… Les outils, on en a de jardinage dans les pavillons… Je réclamerai le reste au caillou. Les semis, tu les vois où ?

La discussion dura un bon moment. Le plus embêtant dans ce projet c’était du temps à y consacrer. Ils ne pouvaient pas se priver de gagner leur pitance avant de devenir autonomes. De plus, rien n’indiquait que la pierre magique serait plus généreuse… Il leur faudrait aussi travailler pour la payer.

Ce serait chouette si on trouvait une mine d’or ou de diamants !


En attendant, les estomacs criaient famine. Trêve de bavardage, ils allèrent relever les pièges et reprendre leur boulot chez Bill.
Dérogeant aux retrouvailles nocturnes de la plage, les jeunes gens trinquèrent dans les locaux octroyés par l’administration. L’enthousiasme de Jenny était communicatif. Déjà elle imaginait une belle enseigne et une foule empressée de clients devant la porte.
Tout avec elle paraissait si simple.
Qu’en serait-il vraiment ?...

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MessageSujet: Re: Un boulot comme un autre   Un boulot comme un autre EmptyMer 20 Avr - 0:36

Un homme pratique ! Voilà qui arrangeait bien de choses. Qu’il avoue avoir pour principe laisser aller les choses et ne pas trop s’embêter avec des questions qui trouveraient ou pas de réponses résultait très accommodant. Rien n’aurait été plus tragique qu’avoir pour compagnon d’aventure quelqu’un qui vivrait en train de se lamenter à longueur de journée. Celui là n’étant pas le cas, Jennifer se déclarait satisfaite.

Tiens, pour ta gouverne, je ne suis pas un gars de la ville mais un gars de la rue plutôt !

Et elle une fille sage grandie au sein d’une famille bien, loin des dangers de la vie et…de la rue. Mais que pouvait importer tout cela en ce moment ? Leurs vies, de demoiselle bien ou de gars de la rue, n’étaient elles par réduites à être semblables dans ces singulières circonstances ? Elle aimait la perspicacité de Luke, qui semblait lire en elle comme à livre ouvert. Tant pis si elle était prédictible, ce n’était pas ça qui allait la gêner. Avec lui, elle se sentait sûre et à l’aise. Point final. Comme s’il devinait, encore une fois ses pensées, il assura en souriant :

On va pas s’embarrasser pour si peu. Tu viens ? Faut relever les pièges avant que d’autres ne le fassent.

Pas de cochon sauvage, il faudrait pour cela un piège plus élaboré. Jenny se promit d’y penser. Pour le moment c’étaient ses tomates et autres primeurs qui occupaient sa liste de vœux pour la Pierre.

Sais pas ce que ça va donner…mais si ça marche comme je pense, le Caillou devrait être plutôt fier qu’on ait de l’initiative…m’enfin…espérons que ça ne demande pas trop…

Elle dissertait allègrement sur le thème tout en avançant à côté de Luke quand celui-ci se mit à humer l’air comme un limier :

Tu ne sens pas comme de la fumée ? Peu de gens viennent par ici…

Humant à son tour, elle ne put que lui accorder raison, ils ne tardèrent pas à trouver le motif. Réfugiés près d’un petit feu, se trouvait un jeune couple en état assez ruineux que Luke reconnut aussitôt. Il s’agissait de passagers de l’Oceans’s Queen. Encore des naufragés.
La fille semblait aller assez bien pas ainsi son compagnon qui avait tous les symptômes d’une insolation et Dieu sait quoi d’autre. Ils les guidèrent vers le village et les laissèrent au centre médical. Faite leur bonne œuvre du jour, ils s’occupèrent de leur routine coutumière, pour le moment travailler pour Bill au restaurant.

Fini le boulot, ils avaient discuté sur leurs plans à futur. Luke irait se renseigner un peu sur le fonctionnement de ce curieux village et les possibilités d’ouvrir leur propre boîte. Jenny devrait s’arranger avec la Pierre pour voir s’il était possible d’obtenir ce dont elle rêvait.

Il nous faudra un terrain. Le pavillon que j’occupe est vaste avec un jardinet mais les voisins n’apprécieraient pas qu’une basse-cour s’installe à côté… Chez toi non plus, je suppose ? Au fait, toi qui es là depuis plus longtemps que moi, il y a quoi aux alentours ?

Définitivement pas question de transformer leurs jardins en exploitation agricole et encore moins en basse cour. L’idée d’un terrain lui plut mais elle se garda bien d’avouer qu’à part ses illusions elle n’avait pas grande idée de comment s’y prendre.

*Bah…un peu de bon sens et d’imagination…peut être un p’tit manuel adapté…hum !*

Ben oui, suis là depuis plus longtemps mais suis pas allée faire du tourisme…pas de temps. En arrivant, il nous a fallu marcher un peu pour parvenir au village…on est passés à côté de jolis champs en friche…qui sait ? Va savoir s’il n’attendent que des gens comme nous…

Elle but un peu de vin et se laissa aller à côté de Luke qui contemplait rêveusement les étoiles.

Ce ciel n’est pas l’habituel, tu as remarqué ? …

Oui…c’est déroutant. M’en suis rendue compte le lendemain de notre arrivée...après j’y ai plus pensé…à quoi bon, ça arrangerait quelque chose, à ton avis ?

Je ne sais pas à quoi ça rime et n’ai aucune envie d’y penser maintenant.

Elle non plus. Il prit sa main, sans qu’elle trouve à en redire. C’était bon, juste un geste de camaraderie…juste un peu de chaleur humaine pour éloigner la solitude. Le futur qui s’offrait à eux, bien qu’assez incertain, était un thème plus intéressant que leurs états d’âme. En plus, aucun besoin de s’encombrer d’un sentimentalisme quelconque, ça finissait toujours par gâcher les choses !

Luke fit bien son travail. Elle ne voulut pas avoir comment il s’était débrouillé et il passa, de toute façon, les moyens employés sous silence. Leur nouveau domaine s’étendait en dehors du village, tout près de la route mais situé, très à propos, au bord d’une rivière. Mr. Walker résuma très bien ce qu’elle pensait en découvrant leur propriété.


Nous allons avoir beaucoup de travail pour rendre ce lopin propice à nos vues. Autant que possible, nous devrons cacher nos œuvres. En bâtissant de ce côté, on ne verra rien de la route.

Tu penses à tout !...Oui, ce sera pas du gâteau, mais c’est faisable. Je pense qu’on devra commencer avec le poulailler…tu sauras t’y prendre ?

Construire un poulailler, c’est dans mes cordes, oui !...

Wow !!! Tu m’épates !

Pourquoi c’est si étonnant ? J’ai pratiqué des tas de boulots avant d’être barman. Fais-moi confiance, tu ne devrais pas être déçue…

Déçue !?...Suis sûre que tu ne me décevras jamais...j’adore les gars ingénieux…toi, tu t’y prends à merveille. Super, on fait alors la maison des poulets…puis, là, sur la gauche, les semis…faudra s’arranger pour bien irriguer…Oui, j’ai ma petite idée de comment nous y prendre…je sais, c’est un peu plus élevé mais sais pas comment ça va le régime pluies dans le coin mais ne voudrais pas qu’au premier gros orage, la rivière grossisse et ciao tomates…

Jenny appuya sa pioche et s’essuya le front. Le soleil tapait dur mais elle aimait cette sensation de fatigue extrême accompagnée de folle satisfaction. Ça faisait un bon bout de temps qu’elle et Luke s’échinaient comme des dingues pour faire prospérer leur petit domaine et il fallait dire qu’ils avaient de quoi en être orgueilleux. Au tout début, ils avaient dû travailler d’arrache pied, sans presque prendre aucun repos, pour pouvoir subsister. Mais à la longue travailler chez Bill, pêcher, chasser, récolter des fruits et jouer aux petits fermiers, en même temps, s’était avéré quasi inhumain.

On crèvera comme des idiots !, avait assuré Jenny, une après midi en quittant le centre médical où Luke l’avait amenée à moitié évanouie, on peut pas continuer comme ça ! On va aller le trouver, le chef du village…Après tout, on travaille en bénéfice de la fichue communauté, non ?...On va demander un crédit…une allocation…que sais je…

Parce que jusque là, l’idée de Luke de trouver une mine de diamants n’était qu’un joli rêve. Contre toute attente, leur démarche avait eu des bons résultats. Ils pourraient occuper leur temps, à part entière à leur exploitation. Ils firent la fête ce jour là.

Mais tout heureuse et satisfaite qu’elle put être, Jennifer ne pouvait éviter se poser beaucoup de questions, parce qu’il s’en passait, des choses bizarres dans leur coin privilégié. Certes la terre était féconde, de ça pas de doute. L’irrigation était parfaite en fonction de leurs besoins. Les plants et semences fournis par la Pierre étaient sans doute de 1ère qualité mais de là à s’attendre à ce qui se passait, il y avait de quoi se surprendre : en un temps record les plants étaient chargés de fruits prêts à la récolte, les salades variées étaient un poème de perfection et fraîcheur. Les poulets avaient grandi de manière quasi suspecte et maintenant ils avaient des poules pondeuses, un coq très gaillard et à ce train là, leur petite basse cour allait devenir élevage avicole tant qu’à faire.

Bien entendu, tant de prospérité éveillait la convoitise de leur prochain moins imaginatif pour se servir de leurs dix doigts mais assez doué pour avoir des vues sur leur travail. Si la requête de Jenny surprit la Pierre, celle-ci ne laissa pas moins de lui accorder son vœu même si le prix fut assez outrageant mais à partir de ce soir un couple de magnifiques chiens berger allemand faisaient, très efficacement, leur ronde de vigilance au domaine.


Rex et Mia se chargeront des fesses des outrecuidants qui oseront essayer de venir voler…peu importe si c’est un renard ou Bill qui assure que les œufs sont trop chers…l’a pas élevé une poule de sa vie, celui là !

Luke se moquait un peu d’elle mais Jenny y tenait, à sa terre. Tant et si bien que son suivant projet fut bâtir une habitation sur les lieux, pour ne pas avoir à se déplacer tous les jours et en plus, pour avoir toujours un œil sur ses poules et ses tomates.

Non, suis pas dingue…C’est l’œil du maître qui fait marcher un domaine…n’importe qui sait ça !...Bof, pas besoin d’une mansion genre Tara…une cabane m’ira bien…y aura pas de piscine mais enfin…

Elle rigola de la mine de Luke.


Quoi ?...Me dis pas que tu trouves indispensable avoir une piscine et tout ce confort ?...Si ça te dit, en tant qu’associé principal…tu peux venir vivre ici aussi…on n’a qu’à faire plus grand…mais si tu préfères rester au village…pas de souci…c’est ton juste droit !

L’idée lancée comme si rien, elle sourit et s’éloigna en fredonnant, flanquée de ses deux chiens…

*On verra bien…juste droit ou ce qu’il voudra…pourtant…*
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MessageSujet: Re: Un boulot comme un autre   Un boulot comme un autre EmptyVen 22 Avr - 0:59

Jenny était impayable. Elle y tenait à sa terre !
Travailler de la pioche et de la binette ne l’effrayait pas, heureusement. Pour créer le poulailler, Luke n’osa pas démonter l’abri de jardin de son bungalow. Armé d’une hache et d’une scie, il débita de belles planches qu’il assembla avec des clous obtenus très facilement auprès du caillou. Elle était bizarre cette pierre… Elle semblait volontiers fournir tous les trucs favorisant le travail tandis que les choses basiques avaient un prix exorbitant.
Le plus dur était les horaires de travail. Entre le boulot du restaurant, les chasses et pièges, il ne restait que peu de temps à consacrer à leur ouvrage privé.
Peu habitués à travailler aussi dur de leurs mains, les jeunes gens souffrirent dans la bonne humeur de se voir avancer au jour le jour. Luke n’aimait pas voir Jenny trop s’épuiser de la sorte. D’ailleurs ça ne rata pas, elle finit par faire un malaise qui affola beaucoup Walker.
Le Dr McIntosh l’enguirlanda proprement pour son manque de prévenance. Sans une alimentation saine et moins d’efforts physiques, les deux risquaient de dépérir.
Jenny se révolta aussi contre le peu d’aide reçue par les autorités locales.


On peut pas continuer comme ça ! On va aller le trouver, le chef du village…Après tout, on travaille en bénéfice de la fichue communauté, non ?...On va demander un crédit…une allocation…que sais je…

J’y vais de ce pas. Rentre te reposer encore un peu.

Grâce à ses « pouvoirs » de persuasion déjà exercés sur Higgins, Luke obtint gain de cause après avoir dévoilé ses plans d’exploitation. Leur situation s’en améliora. Pour 5% de leurs revenus sur 6 mois, ils obtinrent matériel et matériaux sans devoir payer la pierre.

Incroyable ce qui se passait en cette terre inconnue. À peine semés, les plants de tomate grandirent et mûrirent. Les salades poussèrent quasi à vue d’œil et que dire des carottes, pois et haricots ! Les poussins obtenus furent des pondeuses en un temps record.
C’était marrant de devenir petit fermier dans ces conditions. De grand matin, les jeunes gens récoltaient œufs et produits du potager qu’ils ramenaient en brouettes au village. Leurs étals garnis, ils les écoulaient aux clients contre des services ou divers objets.
La nature humaine étant ce qu’elle est, il fallait faire gaffe au pillage. Jenny remédia à la situation en « commandant » à la pierre un couple de chiens de garde qu’il fut facile de domestiquer.

Les navettes étaient fatigantes, et la nuit tous les chats sont gris... Luke ne s’étonna pas trop quand Jenny annonça qu’elle désirait loger sur place à présent. Elle n’avait pas tort mais la somme d’efforts à fournir pour bâtir une demeure convenable dépassait ses capacités.

Un poulailler n’est pas une maison, Jenn… C’est dingue !

Bof, pas besoin d’une mansion genre Tara…une cabane m’ira bien…y aura pas de piscine mais enfin…

Il dut tirer une drôle de tête puisqu’elle ajouta :


Quoi ?...Me dis pas que tu trouves indispensable avoir une piscine et tout ce confort ?...Si ça te dit, en tant qu’associé principal…tu peux venir vivre ici aussi…on n’a qu’à faire plus grand…mais si tu préfères rester au village…pas de souci…c’est ton juste droit !

En gros, elle l’invitait à habiter avec elle. Il n’y avait pas de malice à suspecter dans cette proposition. Miss Blakely devait aussi savoir, à présent, que Luke n’était ni un dragueur ni un profiteur. Il ne s’agissait que d’un arrangement pratique, d’une poursuite de leur association.

Très bien Jenn. Si tu crois pouvoir me supporter jour et nuit, c’est d’accord. D’ailleurs, si tu ne m’invitais pas, j’aurais planté une tente tout près car je ne voudrais pas que tu sois seule ici, si isolée de tout, même avec nos deux molosses en gardien.
Je vais retourner voir Higgins et solliciter son aide.


Le commandant commençait à en avoir marre de Walker. Ce curieux gars avait le chic pour déjouer les barrages vers son bureau et, toujours, il en ressortait satisfait. Cette fois encore, il accorda le permis de bâtir, avouant même que ça l’arrangeait de voir deux pavillons se libérer. Il enverrait une équipe de terrassiers sur le chantier, les maçons suivraient, le reste des corps de métier aussi, ainsi que les installations. Le couple ne recevrait pas la prime octroyée aux regroupements de personnes, qu’il s’estime heureux d’avoir un bâtiment dur gratuit… ou presque.

La construction devrait prendre des mois. Bien sûr, Jenny aurait souhaité une cabane vite faite et… elle l’eut. Sa tête valait de l’or quand elle découvrit la « villa » de toile dressée dans la clairière en bordure de leurs terres. 25m2 de tissu imperméable vert et blanc se tendaient élégamment. Un auvent, deux chambres, un coin « salon-cuisine », un petit coin chimique…


Comment je l’ai eue ? Euh… trafic d’influences dirons-nous. Je sais être très convaincant, quand je veux.


Les joies du camping débutèrent. Pour Luke, c’était une première que de vivre en pleine nature.
Ils étrennèrent leur gîte provisoire par une soirée devant un feu de camp. Brochettes, salade, patates sous la cendre et vin : un régal.
Sièges pliants et table du même style sur sol damé, leur installation était assez sommaire mais ils s’en accommoderaient. La conversation s’orienta naturellement sur l’exploitation et les améliorations à envisager.


J’ai bien envie de demander des jeunes lapins. Ça se reproduit vite ces bestioles et au rythme où tout grandit ici… ouais c’est très étrange mais on ne s’en plaindra pas. Ah… qui va les tuer ? Ben pas moi, désolé. Je peux tordre et couper le cou d’une poule, la plumer et la vider mais tu as bien vu que je ne sais pas, pas plus que toi du reste, tuer un animal à poils …


Il faisait référence à une petite mésaventure antérieure de quelques jours quand un des pièges installés - une fosse – avait fonctionné par hasard. Tombé dedans, un cochon sauvage dodu à souhait y grognait furieusement. Penchés au-dessus du trou, les chasseurs en herbe se retrouvèrent face à un sérieux problème car ni l’un, ni l’autre ne désirait faire le sale boulot. Une petite prise de bec s’en était suivie. Pour ne pas perdre cette prise, ils avaient dû faire appel à un externe qui s’était bien fichu de leur poire en réclamant la moitié de la bête.

… D’accord, on oublie les lapins pour le moment, ça évitera d’être blousés à nouveau. On plantera des fruitiers. J’adore les abricots ! Tôt ou tard, il nous faudra pourtant embaucher du personnel si on veut s’étendre… jusqu’où je compte aller ? Je ne sais pas. Si ça tombe on fait de beaux projets, on sue pour rien. Un bateau ou un avion nous repèrera et chacun rentrera chez soi… Tu n’y crois pas ? Moi non plus je l’avoue. Tout ça est tellement différent de ce que j’ai vécu jusqu’ici…

Son attitude pensive dut intriguer la miss qui, mine de rien, l’interrogea.

…Je ne te l’ai pas dit ? J’ai toujours vécu à New-York. Ma mère était toxico… père inconnu. J’ai passé le plus clair de ma jeunesse entre la rue et les foyers… m’en plains pas. J’ai appris énormément de choses dont une essentielle à mes yeux : toujours prendre le bon côté.
…Des études ? J’ai l’air si ignare ? (il rit) Oui mademoiselle, j’en ai faites. Dures à payer, tu t’en doutes. C’est pas pour rien que je me débrouille dans beaucoup de domaines… Lesquelles ? Devine !


Elle se lança dans une énumération de métiers les plus farfelus et saugrenus qui soient. Luke se marra en tentant de la guider dans ce jeu des devinettes :

… Maçon ? Je l’ai été mais à court terme … Ai-je une tête d’avocat ? … j’aurais pu enseigner. Je crois que j’aurais adoré mais avec de jeunes gosses ; les grands ont trop de problèmes.


Elle en évoqua des professions. Dans le fond, beaucoup étaient vraies, il en avait tant exercées.
Puis la vérité tomba, comme un couperet :


Bingo ! Tu as à côté de toi un éminent psychologue très richement rémunéré par une clientèle déjantée… Barman m’a arrondi bien des fins de mois… Je devais changer d’air…

Il devina aisément la question suivante mais ne voulut pas s’embourber dans ses déboires sentimentaux. Il n’était pas prêt pour ça. Chacun son jardin secret, non ?

Puisque tu m’as passé au grill comme ces brochettes, chacun son tour. Mais laisse-moi te résumer et dis-moi si je me trompe :

Tu es indépendante ou du moins tu ferais n’importe quoi pour l’être, pour te démarquer du commun. Enfance facile mais opprimée... des rivalités entre sœurs, peut-être ? Un fort besoin de t’écarter du chemin obligé t’a poussé à chercher autre chose, à t’écarter de ta famille que tu aimes pourtant. D’où ta profession d’hôtesse de l’air. Tu aimes les voyages mais surtout rencontrer, aider les gens. Tu es quelqu’un de foncièrement bon à condition qu’on ne te marche pas trop sur les pieds.


Elle le regardait avec des yeux ronds puis le piqua avec le bout de la baguette des brochettes :


Aïe, rigola-t-il, j’ai tout faux, c’est ça ?... Ouais suis un Psy de bas étage qui habitait un appart somptueux sur la 5ème avenue avec vue sur central Park, parce que je ne vaux rien… pour mon cas…
Non, j’ai assez causé. Demain, faut se lever tôt. Moins que d’habitude puisque l’on est sur place. N’empêche que c’est pas le boulot qui manquera et je sais pas si je vais pouvoir dormir sur un matelas pneumatique. Si j’y arrive et que je ronfle, tu m’enverras ta pantoufle. Bonne nuit Jenn. J’ai passé une excellente soirée, merci.


Un bisou sur la joue selon le rituel établi entre eux depuis leur 1er soir, il fila dans son sac de couchage.
Le sommeil ne vint pas. Passer du confort total à la dure qui lui rappelait par trop celle d’antan ne lui seyait pas. Il n’y avait pas que ça, évidemment. Toute proche, dans la semi clarté de la lampe à gaz, la chambre de Jenny avait déployé des ombres révélatrices. De quoi torturer un saint. Luke n’avait pas besoin de ça, pas maintenant.
Il cherchait encore le sommeil quand la voix l’appela…

Un tic-tac vieux modèle lui vrilla les tympans. 5h30 ! Il fallait y aller.
La tête lourde, Walker roula par terre. Dieu qu’il était vaseux. Il n’avait pourtant rien bu de si assommant la veille. Sortant de sa « chambre » il jeta un œil à la voisine. Jenny, en foetus, dormait encore.
Passage discret aux sanitaires, vêtements de rechange et serviette en main, en slip il se sortit de la tente avec l’intention de s’asperger dans la rivière.


Mia, Rex ? Venez mes beaux !


La queue entre les pattes, les chiens se pointèrent avec une lenteur alarmante.


Hey ! Qu’est-ce qui se passe ? Mauvaise nuit ?


Le mâle gémit et se coucha à ses pieds, imité aussitôt par sa femelle.
Avait-il la berlue ou est-ce que des plumes dépassaient de leur gueule ?
Un doute affreux lui vrillant les tripes, Luke s’élança vers l’enclos des poules. La vue du carnage lui souleva le cœur. Pas un volatile n’avait survécu. Le potager était ruiné aussi, de quoi pleurer.
Tant d’efforts vains. De quoi donner des idées meurtrières. La hache, plantée dans une bûche était tentante. Les chiens gémirent…

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MessageSujet: Re: Un boulot comme un autre   Un boulot comme un autre EmptyDim 24 Avr - 14:32

Luke était un gars sans détours. Elle adorait cette façon d’être, droite, sans faux fuyants, avec lui Jenny se sentait en liberté d’être elle-même, sans chichis ridicules, sans poses stupides, sans soucis de plaire ou pas…elle, tout simplement ! Et c’était merveilleux ! Il ne trouva pas trop folle son idée de vouloir vivre sur place et n’alla pas par quatre chemins pour dire ce qu’il pensait faire avec cette innovation :

Très bien Jenn. Si tu crois pouvoir me supporter jour et nuit, c’est d’accord. D’ailleurs, si tu ne m’invitais pas, j’aurais planté une tente tout près car je ne voudrais pas que tu sois seule ici, si isolée de tout, même avec nos deux molosses en gardien.

Yeah ! Super ça…Tope là, associé !


Qu’il assure aller voir Higgins pour demander son aide la combla. Luke savait si bien s’y prendre pour arriver à ses fins ! Ça ne rata pas. Comme s’y prenait-il ? Jenny commençait à se faire sa petite idée là-dessus mais n’en toucha pas mot. Quand il voudrait en parler, de ses moyens si efficaces, il le ferait. En attendant il avait obtenu du commandant en outre le permis de bâtir, l’envoi de terrassiers pour préparer le chantier, à qui suivraient mâcons et autres. Bien sûr Higgins ne pariait pas à perdant et s’arrangeait toujours pour y gagner dans la lancée. Là, il stipula qu’ils n’auraient pas droit à la fameuse prime de regroupement même si grâce à leur association non seulement ils apportaient des améliorations à la vie communale mais libéraient aussi deux bungalows où, vu le besoin du moment, on caserait des nouveaux arrivants.

Ce Higgins est une vache mais, pas de souci, un de ces jours…

Elle ne s’était pas étendue sur le thème laissant l’idée flotter librement. Si elle avait prévu avoir une petite cabane avec un minimum de confort et en un temps record, il lui fallut vite se rendre à l’évidence que son projet avait subi une belle mutation. Ce serait grand, solide, confortable…et ça prendrait du temps. Toute prête à râler pour de bon, Jenny s’était vue réduite au silence en découvrant ce que Luke avait prévu comme résidence temporaire. La belle tente. Le rêve de tout campeur. Superbe « villa » de toile avec tout ce qu’on peut demander dans ces conditions.

Tu es merveilleux, Luke…mais dis donc, tu t’es arrangé comment pour avoir ça !?

Il avait eu un de ces sourires craquants, distillant malice en assurant à peine mystérieux :

Comment je l’ai eue ? Euh… trafic d’influences dirons-nous. Je sais être très convaincant, quand je veux.

Hum !...Commence à y croire…en tout cas je l’adore, ton trafic d’influences !!!

Une petite célébration s’imposant, ils s’en donnèrent à cœur joie avec une grillade improvisée sous les étoiles.

Tu sais, Luke…si tout va bien, d’ici peu de temps, notre exploitation pourrait s’agrandir…j’ai déjà quelques petites idées !

Il en avait aussi, des idées.

J’ai bien envie de demander des jeunes lapins. Ça se reproduit vite ces bestioles et au rythme où tout grandit ici…

Ça tu peux le dire, rigola Jennifer en sirotant son vin, ça pousse si bien que j’ai parfois peur de rester trop de temps sur place de peur de me voir pousser des branches !

Ouais c’est très étrange mais on ne s’en plaindra pas.


Pas moi, en tout cas…mais revenant à nos lapins, c’est mignon tout plein mais au bout d’un temps…ça risque de nous déborder, parce que tu sais…les lapins…et je parie que les gens ne les voudront pas pour leur faire des câlins mais pour les manger et là…tu sais, tiens pas du tout à…jouer les bourreaux de lapinous, moi !

Ah… qui va les tuer ? Ben pas moi, désolé. Je peux tordre et couper le cou d’une poule, la plumer et la vider mais tu as bien vu que je ne sais pas, pas plus que toi du reste, tuer un animal à poils …

Oui…oui…on s’en souvient du pauvre cochon…

Elle se marrait en douce au souvenir de cet épisode là où ils avaient fini avec la moitié de leur prise et la concluante évidence qu’ils étaient des piètres chasseurs au cœur tendre.

D’accord, on oublie les lapins pour le moment, ça évitera d’être blousés à nouveau. On plantera des fruitiers. J’adore les abricots ! Tôt ou tard, il nous faudra pourtant embaucher du personnel si on veut s’étendre…

T’emballe pas, Luke…c’est beau tout ça mais…tu penses aller jusqu’où ?


Jusqu’où je compte aller ? Je ne sais pas. Si ça tombe on fait de beaux projets, on sue pour rien. Un bateau ou un avion nous repérera et chacun rentrera chez soi…

Peuh ! La belle idée…sais pas pourquoi, mais moi, je commence déjà à m’y faire…m’est avis qu’on y est et…on y reste. Personne viendra nous chercher…

Tu n’y crois pas ? Moi non plus je l’avoue. Tout ça est tellement différent de ce que j’ai vécu jusqu’ici…

Et moi donc…mais enfin…et tant qu’on y est…tu ne crois pas que tu pourrais me raconter un peu plus sur toi…d’où tu es…ta famille…ta vie…pas que je sois foncièrement curieuse mais on est…associés…

Hochement de tête, sa requête, si légitime, ne sembla pas le gêner. Le regard franc, un sourire en coin, il commença à parler  et ce qu’il avoua, la remua toute. Enfant de la Grande Pomme, il n’avait pas quitté sa ville. Mère toxico, père inconnu.  Son enfance et son adolescence avaient été d’errance entre rue et foyers d’accueil. Une dure école dont il n’avait tiré que le meilleur et son merveilleux optimisme.

Jenny avait failli soupirer mais s’était retenue, Luke n’avait aucun besoin d’atermoiements ou d’une quelconque pitié.

Un gars Carpe Diem, en somme. Admirable…m’attendais pas à moins de toi. Mais après tout ça…tu as fait quoi ? Des études ?

Des études ? J’ai l’air si ignare ?

J’ai jamais dit ça…et non, tu n’as rien d’un ignare…loin de là !

Il riait et elle adorait l’entendre de si belle humeur.


Oui mademoiselle, j’en ai faites. Dures à payer, tu t’en doutes. C’est pas pour rien que je me débrouille dans beaucoup de domaines…

Et…quelles études as-tu faites ?

Là, elle devenait curieuse…à quoi bon se mentir !


Lesquelles ? Devine !

Euh…voyons…constructeur de poulaillers ?...Non ?...Hum !...Pompier ? Sais pas…une idée, quoi. Pas policier…t’as pas l’air d’un flic. Courtier à Wall Street ? Non plus…euh…avocat ?...Tu as toujours gain de cause…Prof ?...Ça pourrait t’aller…

Mais non, il n’était rien de cela. Jenny continua avec ses questions alors qu’il l’observait avec un sourire tranquille.

Tiens…maintenant que j’y pense…tu es si tranquille, si attentif et observateur…Luke, t’es psy !

L’éclat de ses yeux lui dit qu’elle avait tout bon.


Bingo ! Tu as à côté de toi un éminent psychologue très richement rémunéré par une clientèle déjantée… Barman m’a arrondi bien des fins de mois… Je devais changer d’air…

Jenny savait très bien combien pouvait changer un bon psychologue, surtout à New York, qu’il parle de jouer les barmen pour arrondir les fins de mois la fit sourire et deviner que ce boulot le fascinait juste parce qu’il lui permettait le contact avec cette humanité bigarrée qui courait les rues. Changer d’air ? Sûrement pas par ennui…plutôt par chagrin…de ça, elle en savait quelque chose et ne toucha pas le thème. Assez de curiosité pour un soir.

Puisque tu m’as passé au grill comme ces brochettes, chacun son tour. Mais laisse-moi te résumer et dis-moi si je me trompe …

Elle serra les genoux contre la poitrine et s’apprêta à entendre ce qu’il  avait pensé. Et il faut dire qu’il la surprit. Il l’avait si parfaitement cernée. Sa vie, telle quelle, y passa. Comment s’y prenait il ? Elle n’avait pourtant jamais parlé de Candance et Kimberley, pas plus que du reste de la famille. Ni de rien. Elle n’avait jamais rien dit sur…rien…et là, il voyait en elle aussi clair qu’en lisant à livre ouvert.

Oh…c’est pas juste…, elle le piqua de sa baguette à brochettes, c’est…wow…suis soufflée !

Et il rigolait.

Aïe, j’ai tout faux, c’est ça ?...

Faux !?...Sais pas comment tu le fais mais là…tu es…le meilleur, Luke…ou tu as une boule de cristal !

Une ombre chagrine voila son regard rieur.


Ouais suis un Psy de bas étage qui habitait un appart somptueux sur la 5ème avenue avec vue sur central Park, parce que je ne vaux rien… pour mon cas…

Tu…ne vas pas me dire…n’est ce pas ?


Elle savait bien que non, le moment n’était pas venu…ça arriverait…ou pas, ça ne changeait rien. Il assura qu’il était grand temps d’aller dormir même si en étant sur place ils n’auraient pas à se lever si tôt ! Sur une dernière recommandation de lui envoyer une pantoufle s’il ronflait, chacun prit ses quartiers pour la nuit. Ça lui en prit du temps, concilier le sommeil. Pas que le matelas pneumatique fut inconfortable, Jenny ne faisait jamais de chichis et adorait camper donc…c’étaient plutôt mille idées lui courant dans la tête qui l’empêchaient de dormir puis, de façon assez curieuse et soudaine elle se sentit investie par une oppressante torpeur, qui alourdissait sens et entendement, l’engourdissant toute, la faisant lourdement sombrer dans un profond, très profond sommeil peuplé de rêves étranges…

Le jour se levait déjà quand elle émergea en proie d’une vilaine angoisse. Elle voulut en culpabiliser les bizarres rêves faits. Sa tête tournait un peu, sa bouche était pâteuse comme qui a bu la veille…ce qui n’était pas le cas. Pas trop assurée sur ses jambes, elle finit quand même par se lever. La place de Luke était déserte, il devait déjà être au travail.

*Quelle idée ne pas me réveiller !*…Luke !?...Luke…où es …OH NON !!! NON !!!

Elle venait de le découvrir…Hache en main, face aux chiens gémissants à ses pieds. Sans le penser deux fois, elle bondit sur lui, le poussant avec force et le renversant.

Tu es devenu fou !!! Qu’est ce qui te prend !? Tu…allais…tu allais…Mia et Rex…je ne peux pas le croire !!! QUOI !?...QUE ME RACONTES TU ????

Elle avait hurlé comme une folle, le lâchant, elle bondit sur ses pieds et alla voir de ses propres yeux ce à quoi il faisait référence. La destruction était totale. Rien n’y avait échappé. Une main sauvage s’était acharnée sur le potager, arrachant les plants, piétinant cruellement les pousses nouvelles mais ce qui la révulsa au-delà de tout fut le massacre de sa basse cour…le coq égorgé, pas une poule n’avait survécu…pas un poussin…tout était sang et plumes…mort sans raison…

Tombant à genoux, secouée de nausées, de rage, de douleur, Jenny pleurait comme une démente, en vomissant son âme…Luke voulut la secourir mais elle se défit de son étreinte comme si tout contact lui était insupportable.

Puis tout aussi soudain que cet éclat de désespoir avait commencé, il finit. D’un coup de main résolu, la jeune femme s’essuya le visage et se redressa. Sans rien dire, elle entra dans la tente, prit des vêtements de rechange et alla vers la rivière. Luke eut l’heur de se tenir à distance. Elle ne tarda pas trop à revenir sur les lieux, rafraîchie mais le semblant fermé.

Sorry pour tantôt…je ne…enfin, tu comprends…Ce que je ne pige pas est pourquoi tu voulais t’en prendre aux chiens !? Tu n’es tout de même pas obtus, Luke…ce ne sont pas Mia et Rex qui ont causé ce ravage…comment je le sais ?...D’abord, parce qu’ils sont bien alimentés et n’ont aucun besoin de s’empiffrer de poules…et puis au cas où tu ne l’aurais pas remarqué…on les a égorgées les unes et tordu le cou aux autres…tu as vu un chien qui fasse ça, toi !!!?...Et puis le potager…M***e ! Qui est assez misérable pour faire ça !?...Et puis…explique moi comment on a rien entendu !? Parce que tu vas me dire…ça fout une belle pagaille un massacre au poulailler !!!...C’est un coup monté, je te dis !...Par qui ?...Qui ça dérange le plus qu’on soit là ? Qu’on joue aux indépendants ?...Nos cons de voisins !?...Certes, il y en a quelques uns d’assez roublards et minables…

Elle tournait en rond en vitupérant de belle façon, grondant comme fauve furieux…jusqu’à enfin prendre une décision.

Mia, Rex…venez !...Où je vais ?...Causer avec le Boss, tiens !

Rien n’y fit. Habillé à la quatrième vitesse, Mr. Walker n’eut d’autre recours que la suivre alors qu’elle fonçait vers le village, telle furibonde Némésis.

La secrétaire du commandant Higgins crut bon s’interposer sur le chemin de la miss.

Vous n’avez pas de rendez vous. Impossible de…

Pour votre information, j’ai pas besoin d’un rendez vous…Arrêtez vos simagrées ridicules…on est pas aux bureaux de la Centrale…on est au cul du monde, Dieu sait où, perdus…pigé !?...Pas de civilisation normale dans le coin…Compris ! S’il se dit chef de quoique que ce soit…fini de jouer les PDG surbookés…

Alerté par le ton belligérant qui tonnait à sa porte, Higgins eut la brillante idée de se pointer.

Mais…où pensez vous être, Miss Blakely, pour hurler de la sorte !?


Ben, où d’autre !? Dans la hutte du chef de ce village débile où rien ne marche…ou plutôt marche selon vos souhaits…Mais ce n’est pas le point…cette nuit, on a saccagé notre exploitation…on a tué les poules…tout est détruit ! Ravagé…Fini ! Je veux savoir ce que vous comptez faire ?


Tiens il ne semblait même pas surpris, en tout cas, sa réponse si froide et mesurée la scia :

Faire ? Que puis-je faire ? Je suis le chef du village et vous et votre exploitation ridicule êtes hors de juridiction !

VOUS VOUS FOUTEZ DE MOI !!!!

Seule la providentielle intervention de Luke épargna à Higgins de se prendre  la raclée de sa vie. Jenny lui aurait sauté au cou si on ne l’en avait empêchée. Elle écumait de rage :

Hors juridiction ??? Non mais, vous en avez des bonnes, vous…alors, si c’est comme ça…de quel fichu droit prélevez vous le 5% de nos revenus…taxez comme ça vous chante nos produits ??? Hein !? Expliquez vous !?...Ah, parce que Monsieur compte jouer les Caïds, là ! Pas chef de village pour deux sous, vous êtes un négrier de la pire espèce, un exploiteur…bien sûr, l’affaire en or…


Un mot de plus, Miss Blakely…


Et quoi ?!?...Vous me faites arrêter par les forces de l’ordre ? Jeter en prison ? Lapider ? Exiler !?...Allez…Ne me faites pas rire !!! Vous n’êtes pas en position de faire un faux pas, commandant…il y a beaucoup de mécontents là dehors…

Que voulez vous dire !?


Mécontentement populaire, mesures restrictives, peu d’explications…normalement c’est le bouillon idéal pour mijoter une révolte...On se demande bien d’où avez-vous sorti la nomination au poste d’administrateur du bled…Ah bon, être le commandant de bord ne vous qualifie pas trop pour ça, si vous voulez mon avis…on sait tous très bien en quoi vous excellez, commandant…à part voler un avion…

Miss Blakely !!!


Allez gronder ailleurs…j’en ai ras le bol de tant d’inepties…Je veux mes plants, mes poules…

Allez les demander à la Pierre !
, nargua Higgins.

J’y compte bien, croyez moi…j’y compte bien !

Le village au grand complet fut témoin, ce jour là, d’une singulière prière à l’idole de pierre. Arrivée face à lui, soudain  d’apparence humble quoique l’œil étincelant Jenny se lança dans un plaidoyer dans toutes le règles de l’art.

J’ignore quel Dieu j’implore mais si tu en es un, tu dois connaître la teneur de ma prière. Si tu es un Dieu, comme on prétend, tu dois aussi connaître les faiblesses qui nous accablent, nous, communs mortels. Si tu entends tout et vois tout, tu sais aussi tout. Es tu Dieu juste ou justicier ? Es tu un bon Dieu ou un implacable maître qui n’attend que d’échines humblement courbées ? Tu prends le fruit de notre travail…en échange de dons assez chiches aux prix démesurés…Dois je croire que ta grandeur n’est que convoitise sans égal ?

Ce n’était certainement pas la meilleure façon de s’adresser à un être supérieur dont on ignorait tout mais contre toute attente Jenny ne fut pas foudroyée sur place…en fait, et de façon assez extraordinaire et pour le moins inattendue, plusieurs caisses se matérialisèrent face à la jeune femme éberluée et au village pantois…Plants, semences, poules, canards…et lapins !

Wow…merci !!! Ça va, je retire que tu sois d’une convoitise sans égal…


Avant qu’elle fasse changer d’avis le Dieu de la Pierre, Luke crut  bon l’emmener de là avec leur butin  suivis de quelques villageois de bonne volonté…sans doute de ceux qui aimaient les bonnes salades et les œufs frais…
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Walker Luke

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MessageSujet: Re: Un boulot comme un autre   Un boulot comme un autre EmptyLun 25 Avr - 15:09

Devenait-il fou ? Hache à la main, il ne voyait dans les chiens que les responsables de la catastrophe. Lui qui savait à peine tuer une poule idiote était prêt à occire les bergers soumis.

Qu’est ce qui te prend !? Tu…allais…tu allais…Mia et Rex…je ne peux pas le croire !!!


La hache tomba. Il reprit ses esprits :


Ils les ont massacrées. Tout est perdu, Jenn.


QUOI !?...QUE ME RACONTES TU ????


La vérité. Constate toi-même !

Anéanti, il plia les genoux tandis qu’elle allait voir le carnage. Des images étranges, dérangeantes, le hantaient. Ce n’était pas les chiens qui avaient fait ça. Le plus probable était qu’ils avaient reniflé les débris du désastre. Jenny aussi le savait. Elle le lui déclara sans détours :

Ils sont bien alimentés et n’ont aucun besoin de s’empiffrer de poules…et puis au cas où tu ne l’aurais pas remarqué…on les a égorgées les unes et tordu le cou aux autres…tu as vu un chien qui fasse ça, toi !!!?...Et puis le potager…M***e ! Qui est assez misérable pour faire ça !?...Et puis…explique moi comment on a rien entendu !? Parce que tu vas me dire…ça fout une belle pagaille un massacre au poulailler !!!...C’est un coup monté, je te dis !

Elle avait tout bon et il le savait. Impossible hélas de placer un mot avec la tornade ambulante.
Il ne fit que la suivre, s’amusa de ses démêlés administratifs qui s’achevèrent par une singulière prière à la pierre.
En retrait, Luke pria aussi en retrait :


*Donnez-lui ce qu’elle veut, même plus encore.*


Enchantée avec ses caisses remplies, Jenny retira ses imprécations.
Retour au camp, on installa les nouveaux « petits » au mieux et sema à nouveau le champ.
Besogne faite, volontaires remerciés grassement, Luke prépara une tambouille pour le soir.
Il n’était pas dans ses habitudes d’être si secret, taiseux. Il picola ? Une fois n’est pas coutume.
Bien sûr, Jenny remarqua son « absence ».


… Je te félicite d’avoir récupéré nos biens de façon si... magistrale. Ouais, Higgins est un c*n de 1ère classe… Je tire la tête ? Non, je réfléchis et j’aime pas ce que je découvre. Prends-moi pour un dingue, traite-moi de tous les noms. Je crois savoir qui est l’auteur du massacre de cette nuit… C’est moi, Jenny !

Belle prise de tête, pas à dire.


J’en sais rien, strictement rien du pourquoi ! On m’a dit de le faire et je pense l’avoir fait. Je ne veux pas que ça se reproduise. Ou tu m’attaches la nuit, ou je fous le camp mais… j’ai pas envie de partir.

Elle se rapprocha, pleine de sollicitude( ?)

…Je ne suis pas bien dans ma tête. C’est un cafouillage en grand, oui. Et puis je pense à elle, à toi, et tout s’emmêle… Qui ? Ça m’étonne pas que je ne t’aie rien dit sur elle. Elle s’appelle Claire. Me suis grillé les ailes avec elle, pas qu’un peu... L’aimer ? Oui, non, sais plus, quelle importance ? Elle a son mari, sa vie, j’ai poursuivi la mienne.
Tu es très excitante quand tu t’énerves ! (rire triste) Suis pas du genre sado-maso, mais vaudrait mieux que tu me ligotes… Fais-le ou assomme-moi…


Elle le renversa d’une bourrade à l’épaule, le chevaucha et…

Jolies, ces étoiles !

Si des rêves le hantèrent, il ne s’en souvenait pas. Mal au crâne, mal au menton, Walker s’éveilla près du feu encore fumant. L’aube se pointait, il était libre de ses mouvements.
Un passage au petit coin, il alla directement vérifier leurs plantations. Les tomates, bien rouges, n’attendaient que la cueillette. Dans le poulailler, ça caquetait bellement. Il faillit tomber le c*l par terre en voyant l’enclos où, la veille, des lapereaux et canetons s’ébattaient. Là, ce n’était pas enfler qu’ils avaient fait. De taille adulte, ça coinçait dans l’enclos.


*Ils n’ont eu que l’herbe à bouffer…*

Les ouvriers ne tardèrent pas à arriver. La routine reprit sa place. Nu, Luke se lava à la rivière. Tiens, Jenny y venait. Il n’était pas tomate et ne rougit pas d’être surpris en ce simple appareil.

On a du boulot devant nous. T'as vu la taille des bestioles ?


Séché, rhabillé, il entama la cueillette des légumes mûrs.

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Jennifer Blakely

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MessageSujet: Re: Un boulot comme un autre   Un boulot comme un autre EmptyMar 26 Avr - 23:35

Biner, piocher, creuser, semer…Ne pas penser…Biner, piocher, creuser, semer…Mieux comme ça ! Comme un bon petit automate aux rouages bien huilés. Ne pas penser. Ça ne donnait rien. Monde étrange. Monde de fous. Misère et grandeur. Rage et humilité. Ils n’étaient que des pions dans un jeu débile mené par…C’était juste cela qui taraudait Jenny, qui la faisait se sentir malade de colère et impuissance.

Travailler d’arrache pied, redonner à sa terre la dignité perdue. Loger les bestioles si gracieusement fournies. Retrouver un peu de la confiance perdue en ses semblables. Peut être, après tout, on pourrait tirer quelque chose de bon de tout cela. Elle ne voulait pas se faire d’illusions. Mais le labeur de cette dure journée, la laissa éreintée mais satisfaite. Demain serait un autre jour…

La rivière la rafraîchit, les senteurs du soir rassérénèrent son esprit. Silencieux, Luke s’occupait du repas. Très silencieux. Il buvait aussi. Seul. Le semblant grave, Triste ?

Hey, copain…ça va ? Tu partages un peu ou c’est fête privée ?

Sourire en coin, sans enthousiasme. Il lui servit un verre. Une gorgée. La conversation tardait. Elle ne la chercha pas, lui laissant le loisir de le faire.

Je te félicite d’avoir récupéré nos biens de façon si... magistrale.

Soupir.

J’aurais voulu lui casser la figure, au commandant.


Ouais, Higgins est un c*n de 1ère classe.


Elle acquiesça avec véhémence.


Dis…tu tires la tête ou c’est mon idée.


Sourire triste. Ça n’allait pas fort, là. Il assura ne pas bouder mais réfléchir. Drôles de réflexions en tout cas, elle en resta la bouche ouverte.

Prends-moi pour un dingue, traite-moi de tous les noms. Je crois savoir qui est l’auteur du massacre de cette nuit… C’est moi, Jenny !

Se sentir un peu coupable est une chose, débiter semblable ineptie, tout autre.

Ça marche pas rond chez toi ou quoi ? Non mais, elle est bonne celle là…me manquait que ça, tu deviens dingue et suis fichue…et d’où tu sors pareille idée, s’il te plaît !?...et puis, pourquoi diable tu ferais un truc pareil !? Là, tu dérailles de long en large…à moins bien sûr, M. le Psy, que tu ais une explication raisonnable pour une assertion de cette…ampleur !?

Penaud, il les donna, ses raisons.

J’en sais rien, strictement rien du pourquoi ! On m’a dit de le faire et je pense l’avoir fait. Je ne veux pas que ça se reproduise. Ou tu m’attaches la nuit, ou je fous le camp mais… j’ai pas envie de partir.

Comment pouvait-elle tant soit songer à se fâcher alors qu’il arborait cet air si…démuni, défait…confus. Délaissant toute idée préconçue, Jenny s’approcha et posa sa main sur son bras.

Allons, Luke…qu’est ce que tu me racontes là ?...Tu es fatigué…nous le sommes, tous les deux…

Il avait besoin de parler. Elle le laissa faire.

Je ne suis pas bien dans ma tête. C’est un cafouillage en grand, oui. Et puis je pense à elle, à toi, et tout s’emmêle…

Elle ?...


Ça m’étonne pas que je ne t’aie rien dit sur elle. Elle s’appelle Claire. Me suis grillé les ailes avec elle, pas qu’un peu...

C’était donc ça. Pour une raison qui lui échappa en cet instant, cette révélation lui fit presque mal.

Tu…tu l’aimes, c’est ça…Tu aimes Claire et bien sûr, dans cette situation…

L’aimer ? Oui, non, sais plus, quelle importance ? Elle a son mari, sa vie, j’ai poursuivi la mienne.

Ah !, que dire de plus ?

Son rire triste la remua toute. Ses paroles, encore plus.


Tu es très excitante quand tu t’énerves !


Ça venait à quoi au juste ? La suite la prit de court, pas à dire.

Suis pas du genre sado-maso, mais vaudrait mieux que tu me ligotes… Fais-le ou assomme-moi…

Luke Walker…tu es dingue pour de bon…mais vais pas discuter, on assura qu’il faut pas le faire…te plains pas après !

D’un revers de bras, elle le renversa, en un clin d’œil à califourchon sur lui…l’uppercut partit net. Cours de défense personnelle, on assurait que sa droite était meurtrière. Sonné pour sonné, Luke l’était et comment. Avec un peu de chance et la fatigue en plus, il rêverait aux anges quelques heures. Du coup, ils n’avaient même pas mangé. De toute façon, elle n’avait plus d’appétit. Jenny rangea le repas, ce serait pour le lendemain et se servant un peu à boire, resta là, à contempler les étoiles se posant des questions qu’elle savait personne ne répondrait…de sitôt ! Une couverture posée sur le dormeur, elle se retira dans sa « chambre » et contre toute attente, s’endormit aussitôt la tête posée sur l’oreiller.

Réveil en douce aux premières lueurs du jour. Un coup d’œil à l’extérieur la renseigna que Luke n’était plus là. Prenant son temps, elle quitta enfin la tente et alla inspecter les alentours. La nuit avait fait des miracles. Baignés de la rosée du matin, les petits plants de la veille ployaient déjà ne demandant que cueillette. Dans l’enclos, plus de petits animaux…mais des beaux adultes. Dans le poulailler, ca caquetait avec entrain…Mia et Rex, vinrent à sa rencontre, pleins d’enthousiasme.

Déjà, les quelques volontaires de la veille, promus ouvriers se pointaient.


Il y a du café sur le feu…et pas mal de travail. Ne me posez pas de questions, Mr. Clarkson…ça pousse, je cueille…

Laissant tout le monde se débrouiller au boulot, elle se munit de son nécessaire de toilette, serviette et vêtements de rechange et se rendit à la rivière. Rien de mieux qu’un bain et un shampoing pour se remettre les idées en place. En y arrivant, elle surprit Luke qui sortait de l’eau tel Adam…Comme s’il n’y avait rien de plus normal que le croiser en si simple appareil, elle posa ses affaires en disant bonjour.

On a du boulot devant nous. T'as vu la taille des bestioles ?


Ça a grandi…Je ne tarde pas et te rejoins pour la récolte !

Elle commençait à se déshabiller quand Luke prit le chemin de la « ferme ». Une demi-heure plus tard, elle s’ajoutait aux rangs des travailleurs. À la mi-matinée, ils purent transporter le fruit de leur travail au village et présenter aux consommateurs des légumes magnifiques, mûrs à souhait, des œufs parfaits, des poulets dodus à souhait, des lapins bien gras et des canards savoureux.

L’affaire tournait rondement. Pas de quoi se plaindre. Si les gens se posèrent des questions, ils restèrent sur leur faim. Généreuse, Jenny avait baissé les prix et début après midi, les étals étaient vides.

On peut pas aller à ce train. Dans peu de temps, ces braves gens n’auront plus de quoi payer…m’est avis…qu’on va commencer avec l’industrie de la conserve !...Tu as vu la queue à la maison communale. Ça braille sur tous les tons…me suis pas trompée en disant à Higgins que les mécontents font foule…

L’ambiance habituellement calme du village avait changé, la tension était palpable, les gens se regroupaient ci et là, parlant à voix basse, se montraient suspicieux, énervés.

Ça vient…ça vient…un rien et hop, le feu aux poudres !

Les travailleurs prirent congé de bonne heure. Restés seuls, Jenny voulut faire le tour du maître. Mine de rien, elle avait accroché Luke au passage, et bas dessus bas dessous, ils logeaient les carreaux de salades.

Ça va mieux ?...Tu sais, Luke…j’y ai pensé…à tout ce que tu m’as dit hier. Sur ces voix, ces ordres que tu dois suivre…et je me refuse de croire que tu me fasses le numéro du schizo…tu es pas plus dingue que moi…C’est ce fichu endroit…Bon…quoiqu’il en soit…vais pas t’assommer tous les soirs…Oups, ça fait encore mal ? Sorry…j’ai une droite…lourde !...NON !, je ne veux pas que tu partes ! Ça jamais ! T’avise pas à avoir des idées pareilles…On est deux dans cette histoire…alors c’est à deux qu’on fait front au problème…Je ne vais pas t’abandonner…tu es mon ami…le meilleur…le seul qui mérite ce nom…Non, vais pas raconter ma vie…tu en as deviné les trois quarts…ne me pousse pas à faire des aveux…de toute façon…ça revient du tout au même…aveux ou pas…c’est toi qui es là et toi qui comptes…

Elle s’arrêta un instant, visage levé au ciel… en quête d’inspiration ?

Je ne veux surtout pas que tu le prennes comme une…invitation à autre chose…mais tu es un type sensé, moi une fille pratique…ça devrait marcher sans trop de pépin…on va dormir ensemble…Hé…ai dit dormir…toi sur ton matelas, moi sur le mien…et je …mince ça sonne terrible…rigole pas…j’attache ton poignet au mien…si tu joues les somnambules justiciers…je me réveille et tape dessus pour te rendre à la réalité…ça te va !?...Rigole pas !!!

Mais c’était plus fort qu’eux, l’idée était si saugrenue quoique assez pratique, qu’ils ne purent s’empêcher d’en rire un bon moment…

Ce fut un pétard de fin de monde qui tira Jenny de ses rêves, au milieu de la nuit. Oubliant que son idée avait été agrée, après en avoir ri comme des malades, elle se leva…entraînant à sa suite un Luke à demi endormi…


Ça vient du…mais regarde moi ça !!!

Le beau feu d’artifice.


Pas le jour de l’An…on parie que Higgins a son jour de la Bastille !?...Y aller ? T’es dingue ?...enfin, pas tous les deux en tout cas…Vas-y, toi…mais reste pas faire la guerre...reviens vite me raconter…pas de souci, j’ai ma pioche…et les chiens !

Luke allé aux nouvelles rentra peu avant l’aube.

Vive la révolution !!!
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