Gods Games
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Sommes-nous les jouets des dieux ?
Dans ce forum RP, des rencontres crues impossibles pourront avoir lieu
entre d'illustres ressuscités et des personnes de notre siècle

 
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 Un pour tous, tous pour un...

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Louis XIV

Louis XIV


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MessageSujet: Un pour tous, tous pour un...   Un pour tous, tous pour un... EmptyDim 20 Mar - 16:07

S’en prendre plein la figure n’était pas coutume. Qu’en savait-il lui que le seau appartenait à une femme ? Depuis quand les femmes s’habillaient-elles en homme ?
Celle-là ne mâchait pas ses mots ni ne ménageait ses ongles. Louis la repoussa comme il put en s’excusant :


Je ne savais pas ! Laissez-moi m’expliquer…

La donzelle n’entendait rien. Il n’osa pas riposter quoique la moutarde lui monte au nez.
Pourquoi le grand qui avait arrondi les angles de la pierre s’en mêla-t-il ?
Louis s’en prit plein la poire et, déjà à moitié sonné, il l’aurait été complètement sans l’intervention musclée d’Achille qui retint le poing vengeur.
Au moins les belliqueux allèrent prier. S’épongeant le nez, Louis soupira :

Bas ba faute !

C’est quoi cette histoire de vol ?...Ne me dis pas que…C’est le seau, non ? Tu as volé à une fille ? On est en posture assez précaire mais de là à s’en prendre aux femmes…

T’en as vu beaucoup sapées comme des gars ? Je bensais que c’était un hobbe, sinon j’aurais pas bu. On fait quoi, baintenant ?

Qu’est ce qu’on va faire ?...On, rien. Toi, tu devrais aller lui rendre son seau.

Ah don ! Un acquis est un acquis. Puis beux bas me frotter à son copain ! T’as pas bu ses poings ?


Écoute, Louis…on va pas se faire des ennemis pour un seau. Le gars qui l’accompagne sait se battre fameusement bien et j’ai pas envie de l’avoir comme adversaire.

Ba bas me dire que t’as beur de lui ?

Peur !? Tu veux rire…mais j’ai pas envie de tuer un homme de bien…assez avec ceux qui me pèsent sur la conscience !

T’en aurais une ?

Apparemment oui mais n’empêche que les contraintes les poussèrent à faire amende honorable à la pierre qui se montra assez généreuse.
Son butin bien caché sous la couverture, Louis suivit Achille jusqu’au camp qu’ils trouvèrent déjà occupé :


Hey, vils marauds ! C’est quoi ces façons ? Ne vous a-t-on jamais appris les manières ? Ce gîte est le nôtre, passez votre chemin ou le grand blond qui est là vous corrigera de maîtresse façon ! Mon nez en est un bon exemple. Allez ! Du balai, ne le mettez pas en rogne ou il cogne!

Les arguments portèrent, les intrus s’enfuirent sans demander leur reste. Achille partit vaquer à dieu sait quoi, Louis vérifia sa saumure de peau de lapin et commença à leur concocter un repas convenable.

*Carottes, navets, oignons, bœuf et son os… sel et ail au bon moment, Le prince des Myrmidons goûtera mon mironton.*

En attendant la cuisson, Louis s’occupa du cuir obtenu de la pierre. Sa fronde se profilait quand le Grec revint en coupant net ses espoirs de quiétude :

Prends la marmite et le seau…on va convenir une alliance !

*Hein ?* Avec qui, pourquoi ? On n’est pas bien, là ? Puis… je ne peux pas trimbaler tout ça tout seul !

Rien à faire ou dire ; Achille prétendit savoir ce qu’il faisait. Les compères déménagèrent.

*Un si bon ragoût ! Si c’est ma misère…*

Louis râla ferme le temps du transport. Lorsqu’il vit chez qui les conduisait le héros, une envie soudaine de rebrousser chemin le saisit d’autant que son « copain » n’y alla pas par quatre chemins :

Louis vient rendre le seau et moi vous proposer de former une alliance. Nous ne savons ce que nous dépare ce monde étrange, faire front commun serait profitable pour tous…


*Mon seau ? Ah non alors !*

Le sourire de la curieuse demoiselle aux cheveux courts atténua la vindicte de Louis. Surtout qu’Achille entamait des présentations en règle. Son illustre nom semblait recevoir quelques effets… Louis en profita. Tournant le mollet gracieusement, il dit en tendant l’objet du litige:

J’ose croire que cet emprunt temporaire ne vous a pas trop contrarié, très chère ? Foi de Louis, pensez bien que si j’avais su à qui je le soustrayais jamais je ne me serais permis cette audace… Oui, c’est une peau de lapin qui baigne dedans. Tannée convenablement, elle vous fera un manchon très seyant… La marmite ? Quand il y en a pour deux, il y en a pour quatre. Vous me direz des nouvelles de ce mironton. Puis-je espérer requérir votre pardon ?

Certes, la farine enrobait bien les choses même si l’on n’en avait pas sous la main.
Croire que ces deux-là allaient les accueillir à bras ouverts simplement sur leur bonne mine et intentions tenait de l’utopie. Il ne suffisait pas de se présenter, encore fallait-il prouver ses dires. Si ledit Burton leva un sourcil suspicieux, la « femme » se montra plus conciliante suite aux récits débités par un Louis très en verve. Finaude, elle tenta de le percer à jour.


Je suis ravi que ma lignée vous évoque de tels souvenirs. Pensez-vous réellement me mettre en échec par cette question ? Ce n’est point Monsieur de Louvois que je fis arrêter par Charles de Batz mais bien Fouquet ! Il n’a eu que ce qu’il méritait. Si d’autres soupçons devaient demeurer je me fais déjà une joie de vous prouver qui est réellement le roi : MOI !

Non mais ! Pour qui se prenait-elle cette péronnelle ? Une aviatrice ? L’autre un aventurier ? Ils étaient indiscutablement au fait des histoires de leurs nouveaux compagnons mais devait-on pour autant les croire sur simples paroles ?
L’ennui c’est qu’il n’y avait aucun moyen de les coincer sur leur histoire à eux !
Le tout serait de jouer franc jeu.

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Amelia Earhart

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MessageSujet: Re: Un pour tous, tous pour un...   Un pour tous, tous pour un... EmptyDim 20 Mar - 19:36

Peu enclin à se laisser incommoder par une petitesse comme celle là, il embraya sur un autre thème, la prenant un peu de court.

Et puis… on devrait cesser ce vouvoiement stupide. Je… appelle-moi Dick. C’est le diminutif que me donnaient mes amis. Nous le sommes, non ?

Il fallait bien donner un nom à cette singulière association. Amitié, lui semblant parfaitement convenable, elle hocha la tête. Pour mieux rasséréner son esprit encore altéré par le vol subi, il promit s’occuper du voleur si on lui mettait le grappin dessus.

Elle le gratifia d’un petit sourire qu’il ignora vertement en se retournant au temps de dire :

N’en faisons pas un plat. Organisons-nous... Meeley.

Meeley ! Un petit mot si simple, si court mais qui ramena en force des souvenirs d’un temps qui ne serait plus. Il lui sembla entendre la voix rieuse de Pidges en l’appelant : « Meeley…Meeley…viens m’aider à descendre de là ! » Un énorme nœud lui serra la gorge et sans pouvoir l’éviter elle éclata en sanglots. Encore heureux qu’il ne songea pas à la consoler, sait-on si elle aurait pu tarir ce flot de larmes. Pleurer n’arrangerait rien, un reniflement ou deux plus tard, elle essuya ses larmes d’un revers de main agacé, optant pour suivre les judicieuses indications de l’explorateur. Observer les alentours et surtout la fameuse Pierre.

Le laissant s’occuper de menus détails au campement, Amelia préféra s’éloigner un moment. Un peu d’écart lui permettrait de se mettre les idées au clair et affronter ce futur incertain avec un peu plus de sang froid.

*Si tu vas chialer chaque fois que quelque chose te rapporte un souvenir, tu auras l’air fine, ma fille et…Dick n’a pas à s’encombrer d’une éplorée inutile !*

Munie d’un petit filet aux rebords plombés elle se mit en quête d’une proie facile. Peu experte encore aux rudiments de la chasse à main nues, Amelia mit pas mal de temps avant d’attraper une perdrix distraite. Lui tordre le cou lui remua les entrailles mais ce n’était pas en se montrant faible qu’on irait quelque part. De retour au campement, elle trouva le feu allumé…et les allumettes intactes.

C’est pas une dinde…mais au moins ce sera autre chose que du poisson !, soupira t’elle en plumant le volatile.

Pour assaisonner elle ne comptait qu’avec du sel. Bon an mal an, la grosse perdrix fut mise à rôtir. Richard sembla vraiment apprécier le festin.

Délicieux ! Bien meilleur qu’un tel serpent que j’ai bouffé cru au Brésil.

Impossible éviter la grimace de dégoût.


Beurk…Du serpent ?

Richard s’amusait de son effarement, avouant avoir eu à boire ou manger dans ses expéditions, Amelia remercia le Ciel qu’il n’entre pas en détail. Payé ou pas, il avait aimé tout cela. Il riait, doucement au début, ouvertement par la suite en disant :

L’aventure, c’est ma vie… c’était ma vie. Demain je demanderai du bourbon. Suis pas ivrogne mais ça me manque…

Elle rigola de bon cœur.

Voilà qui est parfait, j’avais al même idée mais me demandais ce que tu pourrais penser si je m’amenais avec une bouteille …et en parlant de ça…regarde…ça bouge de nouveau là…On y va ?

En effet, autour de la Pierre reprenait le même manège que le matin. À deux, à faire leurs vœux en concordance, ils allaient plus vite en besogne pour garnir leur campement des choses élémentaires pour survivre avec un certain décorum. Avec un homme aussi pratique pour guider ses choix, Amelia ne s’encombrait pas de chichis. Le seul luxe qu’elle voulut s’accorder fut un peigne et du savon.

Si tout se déroulait avec un certain calme et ordre, il ne fallait pas être devin pour saisir la tension qui commençait à se faire sentir. Toujours les plus forts s’en prenant aux plus faibles. Toujours présent l’éternel désir de domination. L’homme prédateur de l’homme, depuis des temps immémoriaux. À croire que la Mort n’avait guère changé les habitudes de l’espèce.

Je pressens une guerre proche. Tôt ou tard, l’un ou l’autre se croira le roi du monde et voudra nous plier sous son joug. Il faut nous tenir prêt à riposter…

Il ne voulait rien savoir du pouvoir, lui mais n’était pas disposé à subir la tyrannie de quiconque, de même qu’elle. Son docte conseil était de se tenir prêts à n’importe quoi et changer de décor si les choses se gâtaient trop dans le coin. C’était extrêmement rassurant compter sur lui pour pareille aventure.

J’espère que la pierre nous donnera de quoi amorcer une expédition plus lointaine. À mon humble avis, faut pas rester dépendant d’un tas de caillou !

Elle était tout à fait d’accord, avec son humble avis.

Le lendemain, de très bonne heure, leurs craintes se confirmèrent. À la Pierre se jouait la scène de revendication du pouvoir.

*Misère…*

Mais l’affaire se régla en deux temps trois mouvements. D’abord le meneur foudroyé après avoir cru vaincre l’opposition. Deux de ses associés subirent un sort peu enviable et voilà que Richard apparaissait au sommet de la Pierre en compagnie d’un gars blond vêtu...très à l’antique. Discours appelé à ramener ordre et bon sens dans la foule affolée.

Tu vois le grand blond? C’est mon ami : Achille de Troie !, le tout agrémenté d’un petit coup de coude pour retenir toute son attention et il faut dire qu’il la retint, son attention. Jeune homme aux traits délicats paré d’un superbe feutre orné d’un magnifique panache de plumes. Le voleur du seau !

Je te tiens!!!

Elle l’aurait réduit en charpie sans l’intervention de Richard qui tint à régler lui-même l’affaire, arrêté à son tour par le gars du javelot qui était copain du voleur. On laissa les choses là et chacun s’en fut de son côté. Suivant le conseil de l’explorateur elle alla présenter sa requête à la Pierre et profita de sa générosité.

Ne va surtout pas croire que je me comporte ainsi toujours…je sais être une dame mais disons que ces circonstances éveillent les atavismes de ma nature…c’est affreux, Dick…on va devenir des brutes primitives !!!

Mais ça prendrait encore son temps ! Pour le moment, elle était très contente avec les dons de la Pierre et oublia même l’épisode précédent…pas pour bien longtemps. L’apparition du grand blond et son copain troubla le paisible calme de cette fin de matinée.

Louis vient rendre le seau et moi vous proposer de former une alliance.

Belle façon d’entrer en matière. C’est bien vouloir faire front commun, avoir un bon allié n’ayant jamais nui personne. Fallait encore savoir à qui on avait affaire. Les présentations qui suivirent eurent l’heur de la laisser tout simplement bouche bée.

Mon ami est Louis, 14ème de son nom, roi de France. Moi, je suis Achille, prince des Myrmidons.

Elle sourit tout bêtement. Que faire d’autre ? Si le tel Achille disait vrai, elle avait commis un impair terrible en traitant de voleur Sa Dignissime Majesté Louis XIV de France, mieux connu comme le Roi-Soleil. D’autant qu’elle sut, pour bien moins que ça on finissait à la Bastille. Mais autre vie, autre mœurs. Le roi volait des seaux, elle corrigeait le roi et de Bastille, point en vue ! D’ailleurs, Sa Majesté lui rendait son bien accompagnant le geste d’un discours fleuri et d’après ce qu’elle comprit une invitation à partager le contenu de la marmite que le Grec avait déposée sur le feu, avant de poursuivre la discussion sur l’hypothétique alliance.

*En tout cas...si c’est pour bien manger, suis partante, ça senti si bon !*

Mais la suspicion était de mise, dans ce monde on pouvait s’attendre à tout et n’importe quoi. Quiconque avec un peu d’imagination et assez de mauvaise foi pouvait inventer une fable comme celle là…Mais pourquoi serait ce un mensonge ? Après tout, n’était elle pas une femme morte au XXème siècle, accompagnée d’un explorateur du siècle précédent ? Pourquoi ne pas accepter que ces deux là étaient qui ils prétendaient être ? Quelques questions et une ou deux colles plus tard, Amelia dut s’avouer que Louis semblait dire vrai, ce qu’il confirma avec majestueuse emphase :

Si d’autres soupçons devaient demeurer je me fais déjà une joie de vous prouver qui est réellement le roi : MOI !

Elle soupira en haussant les épaules. Il ne s’attendait tout de même pas qu’elle lui fasse la révérence, non ?

Soit, je vais essayer de vous croire. Après tout, on n’est pas à bout de surprises dans ce coin. Mon compagnon est Sir Richard Francis Burton, un grand explorateur et moi-même suis une aviatrice…Oui, vous avez bien entendu, Sire…je pilotais des avions…mais bien entendu, de votre époque on n’avait pas encore songé à cela. Votre ami ne serait donc personne d’autre que le grand Achille, héros grec mort à Troie…pas à dire, le physique à l’emploi…il l’a…

Il n’avait pas l’air plus convaincu pour autant, ce qui la fit sourire, un tantinet maligne.

Le seul ennui, pour vous, est que Richard et moi connaissons pas mal sur vos vies, à vous deux…tandis que vous, mon cher Sire et votre ami, le héros grec, vous devrez nous croire sur parole.

Sans doute, la même idée le taraudait mais à la guerre comme à la guerre. Là, c’était ou à prendre ou à laisser !

Un peu plus tard, dégustant le fameux mironton concocté par Sa Grandeur, Amélia minauda.

Certes ce plat est exquis, point répertorié en Histoire ce talent, Sire, auriez vous pris du temps à prendre des leçons de ce cher Vatel ?

Sans doute, si alliance il y avait, côté nourriture, ils seraient gâtés…et ce fut très amusant leur faire goûter le bourbon...
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Richard Francis Burton

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MessageSujet: Re: Un pour tous, tous pour un...   Un pour tous, tous pour un... EmptyLun 21 Mar - 10:31

Être sur le devant de la scène n’était pas dans les habitudes de Burton. Il n’aimait pas se mettre en avant mais détestait encore plus les injustices. Voir une bande de zoulous essayer d’intimider les autres, vouloir se faire payer leurs bonnes grâces lui retourna le foie. Sans trop réfléchir, il avait lancé son fil et tiré sèchement. Prendre la parole aux côtés d’un athlète au sommet du caillou était… normal. Mais en descendre vite et s’occuper de « leurs » affaires était bien plus important.
Miss Earhart avait obtenu ce qu’elle désirait, lui aussi… d’une certaine façon.


*La paix c’est pas pour demain !...*

Pour le déjeuner, ils se contenteraient des poissons de la veille. Richard était tracassé. La promiscuité des autres l’étouffait presque.

*Faudra lever le camp rapidement. *

Il ne dit rien de ses projets, demeura distant et muet longtemps. Une sorte de 6ème sens, développé par ses explorations, le conforta dans l’idée d’être épié. Il ne flaira point d’hostilité cependant et préféra attendre. Cela ne rata pas. Un fumet délicieux les accompagnant, le prétendu Achille s’avança en plein jour flanqué de celui à qui Burton avait quasi refait le portait.

Louis vient rendre le seau et moi vous proposer de former une alliance.

Amelia reprit son bien et entreprit de discuter avec le monarque sans royaume tandis que Richard conviait le grec à s’asseoir près du feu.

Quelle sorte d’alliance envisagez-vous ? demanda-t-il sans détour. Il est clair que rester isolé n’est pas recommandé dans ce monde dont nous ne savons rien. Personnellement j’envisage de rafler le plus possible de ce que la pierre pourra donner puis on lèvera le camp… Où ? Je n’en sais rien ! Le caillou n’a pas voulu me donner une carte des lieux… Le fleuve doit bien aboutir quelque part, non ?... Un bateau ? J’aimerais assez cette solution. On aurait toute l’eau voulue, des poissons à foison ainsi qu’un horizon facile à surveiller. Plusieurs détails pourtant sont gênants. Outre les matériaux de construction à assembler, le chantier va créer pas mal de bruit et attirer des curieux pas toujours gentils. Meeley m’a donné une idée … Elle sait voler. Non, pas d’elle-même ! Disons qu’elle a conduit des engins volants… ça m’étonnerait que l’on trouve un moteur d’avion et du carburant dans le coin… Quoique, parlant de carburant, ça vous dirait de boire autre chose que de la flotte ? J’ai soutiré ça au caillou…

De sous sa couverture, Dick alla chercher la bouteille donnée par la pierre. Il n’espérait pas trop l’obtenir en priant tantôt mais avait été exhaussé. On s’offrit une tournée générale.
Richard but le premier et fit une petite grimace en claquant la langue :


Pas du bourbon mais un fameux tord boyau !


La bouteille changea de main, Achille flaira le goulot, méfiant. Sa rasade parut le secouer. Amélia ne fit pas de manières en avalant sa gorgée sous l’œil intéressé du monarque qui examina le flacon ambré avec suspicion. Boire à même le goulot ne semblait pas lui plaire mais il s’y plia.
10 tapes dans le dos le remirent de sa découverte du whisky. Son air suffoqué et visage larmoyant détendirent définitivement l’atmosphère.
Le mironton, dégusté à la cuillère dans des écuelles de métal, fut un régal.


Pas à dire, Louis, vous serez notre cuistot !


Cette promotion ne parut pas enchanter le roitelet mais tout le monde se fichait de ses états d’âme. Une autre rasade d’alcool scella la nouvelle association. Du coup, très joyeux, Loulou voulut absolument démontrer un autre de ses talents en esquissant des pas de danse de son temps.

Il ne tient pas l’alcool, ton copain. Il est toujours comme ça ?... Ah ! Pas toujours, au moins ça de gagné !

Maintenant, il fallait s’organiser. Agrandir l’abri ne posa pas trop de souci. Cette activité leur prit néanmoins beaucoup de temps même en s’y mettant à trois. Amélia étant la seule femme, on n’allait pas lui demander de se salir les mains. Elle surveillerait les environs et assurerait l’approvisionnement en eau.
Peu avant l’heure de la prière, on tint conseil sur ce qu’il serait judicieux de réclamer à la pierre.
Pour bâtir leur moyen d’évasion, ils allaient avoir besoin de beaucoup, mais alors beaucoup de patience et d’astuce !
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Achille, héros de Troie

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MessageSujet: Re: Un pour tous, tous pour un...   Un pour tous, tous pour un... EmptyLun 21 Mar - 23:48

L’accueil ne fut pas délirant. Il ne s’était jamais attendu à qu’il le soit et s’en accommodait très bien, lui-même aurait démontré pareille suspicion, si ce n’est pire. De son temps, les choses se faisaient de façon plus expéditive question alliances mais l’époque était autre et un peu de diplomatie était de mise. Présentations faites, il laissa à Louis le loisir de se débrouiller avec la rouquine qui, d’emblée ne semblait pas trop facile à vivre. L’homme nommé Richard le convia à prendre place près du feu et entra en matière, sans détours inutiles.

Quelle sorte d’alliance envisagez-vous ?


La seule possible. Unir nos forces et faire front commun. Votre réaction tantôt me laisse penser que nous avons une façon similaire de penser : pas de soumission. Ce qui s’est passé ce matin n’était qu’un faible essai d’intimidation. Il ne se passera pas beaucoup de temps avant qu’un autre, plus versé en la matière, ne récidive avec l’idée. Je me remets à supposer que la nature humaine n’a guère changé depuis le temps. Vous seul avec une femme et moi avec Louis, chacun de son côté, serions proie facile pour un groupe nourri mais ensemble nous aurions une opportunité de nous en sortir. Vous savez vous battre et quelque chose me dit que vous avez plus d’un tour dans votre sac. Je suis…enfin étais, aux dires d’amis et ennemis, le meilleur guerrier de …ces temps.

Richard l’avait écouté sans interrompre, le moment était venu d’entendre ce qu’il avait à dire.

Il est clair que rester isolé n’est pas recommandé dans ce monde dont nous ne savons rien. Personnellement j’envisage de rafler le plus possible de ce que la pierre pourra donner puis on lèvera le camp.

Achille hocha la tête. Il avait envisagé la même solution mais l’idée de se lancer avec Louis, comme unique compagnon, à une aventure pareille, avait fini par lui sembler suicidaire.

Pour aller où ? Savez-vous quelque chose sur ce monde ?

Où ? Je n’en sais rien ! Le caillou n’a pas voulu me donner une carte des lieux… Le fleuve doit bien aboutir quelque part, non ?

Sans doute, comme tous les fleuves que je connais mais pour cela il faudrait une embarcation.

Ils avaient eu la même idée, dirait-on et étaient sans doute arrivés au même consensus. Suivre le courant du fleuve était tentant, le souci de nourriture serait moindre dans ces eaux foisonnantes de poissons, l’horizon, selon lui, serait facile à surveiller avec l’espoir que les berges ne recèlent quelque ennemi aguerri. Cela sans dire que le chantier ne manquerait pas d’attirer des curieux

Les curieux ne me gêneraient pas autant que les monstres du fleuve, à peine le bateau mis à flot, ça barboterait joliment. Peut être une expédition terrestre serait préférable…au moins on ne se ferait pas bouffer dans les délais les plus courts.

Raisonnement qui était, sans doute, digne d’être pris en compte. Mais Richard avait des idées plus poussées. Question d’époque. Achille se sentait en un certain désavantage et il n’avait encore pas entendu la suite.

Meeley m’a donné une idée … Elle sait voler. Non, pas d’elle-même ! Disons qu’elle a conduit des engins volants… ça m’étonnerait que l’on trouve un moteur d’avion et du carburant dans le coin…

*Qu’on me pende si je comprends quelque chose…une fille qui sait voler…Par Zeus, on dirait que ça a drôlement changé, le monde…*

Mais il préférant se tenir quoi et se laisser surprendre. Il n’eut pas à se plaindre. Burton se leva et revint avec une bouteille. Le maître de céans but en premier.

Pas du bourbon mais un fameux tord boyau !

Feu liquide en tout cas, qui brûlait le gosier tant et si bien que Louis faillit s’en étouffer mais qui eut l’heur de dégager la tension régnante. Le repas se dégusta amplement et Louis vit ses talents culinaires amplement reconnus.

Pas à dire, Louis, vous serez notre cuistot !

Achille, qui commençait à connaître cette nature douillette et par trop sensible, devina que cette promotion ne seyait point à Sa Majesté et se demanda quel serait son rang dans cette nouvelle association mais tenant compte que son unique talent reconnu était celui de faire la guerre, restait à supposer que ses fonctions seraient celles de toujours : guerrier attitré.

On but gaiement à l’alliance en esquissant des projets, enfin Richard, Amelia et lui, parce que Louis, lui, esquissait des pas de danse. Resta clair pour tous que ce cher roi ne tenait pas top bien les alcools forts et qu’il vaudrait mieux s’abstenir de lui en donner souvent sous risque de le voir faire le pitre, ce qui à la longue pouvait être nuisible à ses états d’âme.

S’organiser était impératif. La situation du campement de Richard étant meilleure que celle de leur abri, on déménagea les maigres possessions et on passa un bon moment à bâtir des abris un peu plus dignes. Le seule femme présente fut exonérée de ce travail et chargée de la surveillance et de la provision d’eau, puisqu’elle avait enfin récupéré son seau. Si Achille se demandait quelle était la nature de la relation entre Burton et la jeune femme, il eut sa réponse en voyant la tenture qui séparait le coin choisi par Amelia du reste de « l’habitation ». On lui devait au moins ça même si elle entendait être traitée en degré d’égalité.

Une saine routine s’établit. Chaque jour et soir, avant de se rendre à la Pierre, on tenait conseil pour guider judicieusement le choix des « dons » à demander. Richard avait exposé son idée sur le moyen qui leur permettrait de quitter ces lieux inhospitaliers. Il lui avait fallu pas mal de patience pour leur expliquer à Louis et à lui en quoi consistait « la chose » mais Amelia, qui s’y connaissait mieux que personne était enthousiaste et abondait en son sens. Un aérostat. Rien que ça.

*On aura tout vu…voler ? C’est défier les Dieux ça…*

Mais au point où on en était. Il se sentait idiot, ce soir là, humble face à la Pierre en demandant :

Des fortes aiguilles de tapissier, du fil très résistant…dix mètres de toile imperméable !

*Mon glaive, ma lance, mon couteau !*

C’était navrant mais si tout marchait selon plan ils seraient bientôt loin de cet endroit où la révolte couvait dans chaque recoin. Les actes de pillage se multipliaient. Ils n’étaient pas les seuls à avoir choisi se grouper. Les plus isolé devenaient proie de choix et il n’y avait pas de jour sans trouver évidence des actes de violence. Il devint impossible laisser qu' Amelia aille seule chercher de l’eau et à aucun moment le campement ne pouvait être laissé sans surveillance.

Le futur s’annonçait sombrement…
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Louis XIV

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MessageSujet: Re: Un pour tous, tous pour un...   Un pour tous, tous pour un... EmptyMar 22 Mar - 23:23

Des femmes qui portaient la culotte ? Dans quel monde vivions-nous ? De plus celle-ci portait aussi les cheveux courts et avait la langue bien pendue du genre : « on-ne-me-la-fait-pas ! »
Certes des mégères, Louis en avait fréquentées son content. Il les avait dominées toutes ! Mais il est vrai qu’à l’époque, nul n’aurait osé lui barrer la route, tandis que maintenant…
Cette péronnelle n’avait vraiment pas l’air impressionné par son ancienne gloire et, en plus, elle semblait sinon se moquer au moins le railler.
Quand elle déclara :


Mon compagnon est Sir Richard Francis Burton, un grand explorateur et moi-même suis une aviatrice…

Il avait sursauté car ce nom était novateur, inédit.

Avi quoi ? Aviatrice ? Serait-ce en rapport avec les oiseaux ?

Miss Earhart avoua piloter des avions. Louis aurait souhaité qu’elle détaille un peu. On pilotait les navires, de son temps… Puisqu’elle n’en fit rien, il s’imagina qu’elle avait dressé des oiseaux à voler là où elle voulait.
Chose encore plus vexante, si elle doutât des titres du monarque, elle accepta d’emblée que son ami soit bel et bien ce qu’il prétendait être…


*Ces femmes ont peut être évolué mais quand il s’agit de muscles et belles gueules, elles sont toutes pareilles !*

Au moins les nouveaux alliés apprécièrent-ils sa cuisine tout en le moquant encore légèrement avec une allusion à Vatel et une promotion de cuistot :

J’ai toujours été curieux de nature et aime savoir comment fonctionnent certaines choses ainsi que leur composition. Pensez-vous que j’eus pu déguster autant de plats lors de mes banquets sans m’être assuré de la façon dont on les avait mitonnés pour moi ? *Na !*

En remerciement du repas et pour conclure l’alliance, ledit Burton déboucha une bouteille d’un liquide qu’il avala en premier, en connaisseur :

Pas du bourbon mais un fameux tord boyau !

*Qu’est-ce que ma famille a à voir là-dedans ?*

Avec angoisse Louis s’imagina que ses descendants avaient terni leur blason en devenant fabriquant de spiritueux. Le moins que l’on puisse dire c’est que de la lave en fusion ne devait pas autant brûler le gosier que cet emporte gueule. Du coup, l’appétit de Louis s’ouvrit. Son bœuf était très réussi, dommage qu’il ait fallu le partager, une autre écuelle n’aurait pas été refusée.
Une seconde lampée du feu liquide lui donna des ailes. Cheville souple, mollet léger, il pirouetta en chantonnant des airs de Lully. Il aurait bien poursuivi ses exhibitions si les compères n’avaient opté pour œuvrer. La nécessité faisant, il ne rechigna pas trop à la besogne sauf intérieurement.


*Pourquoi la femme ne fait rien ? Si elle s’habille en homme qu’elle agisse de même ! Lui laisserai faire la popote du soir, moi !*

Il n’osa pas se plaindre ouvertement. Quoique, selon toute évidence, Burton ne soit pas le galant d’Amelia, il était suffisamment peu commode pour risquer de le contrarier.
Qu’allaient-ils construire ? Les explications des « modernes » ne convainquaient pas Louis.
Pas d’avion en projet mais une sorte de ballon qui s’envolerait dans les airs. Là-dessus, Louis prit des cours de couture ce qui ne l’enchanta pas. Consolation intense, le héros grec se montra quasi aussi nul que lui pour ce genre de basse besogne. On ne compta pas les jurons émis en cas de piqûre des poinçons.

Travailler était une chose, garder secret le fruit des travaux une autre. D’aucuns semblèrent beaucoup s’intéresser à leur trafic. En effet, il était logique de se demander pourquoi ces quatre personnages, invariablement, priaient pour recevoir du matériel de couture. Pas complètement idiots, les gars du coin, les questionnèrent. Au départ, ils prétendirent ne bâtir que des tentes individuelles mais la sauce ne tint pas longtemps aussi Louis inventa-t-il construire un palais de toile comme ceux que ses troupes occupaient en campagne.
L’entourage leur ficha enfin la paix… relativement.

Ces hommes restaient des hommes. Ce qu’ils ne pouvaient obtenir facilement, ils se le procuraient par trocs, rapines, extorsion ou crime. Se déplacer seul équivalait garantie d’un mauvais coup.
Les armes rudimentaires circulaient. Arcs, flèches aux pointes d’os ou de pierre étaient courants. Les moins habiles se contentaient de massues et gourdins. Pas un n’aurait osé se balader sans un moyen de riposter.
Par sécurité, le campement s’était vu entouré de palissades. L’érection de celle-ci ralentissait le bâti du ballon mais se voir détrousser les freinerait encore plus, donc…

Au moins, pendant qu’il affûtait des pieux, Louis ne pensait pas aux fastes perdus ni à… la bagatelle.
La majorité des femmes s’étaient trouvé des « protecteurs », quoi de plus normal. L’une ou l’autre vendait ses charmes… contre nourriture ou objet nécessaire. Parfois Louis s’épouvantait de la licence qui hantait ces lieux.


*Que dirait Françoise ? J’espère qu’elle n’est pas ici, la pauvre en mourrait… encore !*

Pourtant, outre ses mauvais côtés l’homme savait se montrer ingénieux. Louis vit des embarcations étranges se construire. Le fleuve, implacable, en détruisit beaucoup. On bâtirait plus gros, voilà tout.
La pierre récompensait toujours ses fidèles mais refusait encore d’accorder des armes, des vraies. Sans doute pour éviter une hécatombe…

Néanmoins avec un peu de jugeote et de savoir faire… Etain et cuivre ne donnaient-ils pas du bronze ?
Louis, poussé par des besoins de compagnie ou par simple curiosité, sortait souvent du camp après le repas. Si Burton et Achille imaginaient qu’il allait juste conter fleurette à une dame peu farouche, ils se trompaient.
Dans les environs immédiats, on considérait souvent Louis comme un doux dingue inoffensif et… il aimait jouer ce rôle. Fanfaron, blagueur, pitre à ses heures, on s’en méfiait peu. Il régalait l’assemblée avec des contes, ou avec de l’hydromel trafiqué ce qui… déliait les langues. Lui, ouvrait les oreilles. Il en apprit des choses ainsi… notamment en métallurgie. L’étain se trouvait facilement : la pierre en donnait sous forme d’assiettes et gobelets. Pour le cuivre, il faudrait dénicher un filon puis… un forgeron.
Il trouva les deux. Le premier se nichait dans une gaine de matière étrange dont il ignorait l’usage mais qu’il troqua contre quelques chansons. Le second s’appelait Youssef Ben Ismir. D’un caractère doux, l’oriental s’avoua ancien alchimiste. Versés en sciences, il ne vit aucune malice à dévoiler ses secrets à l’ex-monarque.
Convaincu que ce jeune homme était loyal et pas belliqueux, Louis osa :


J’aurais besoin de requérir vos arts, non tant pour moi que pour un ami cher. Votre prix sera le mien... dans la mesure du raisonnable.

Une discussion digne des souks s’entama. Après de longues palabres, les parties se séparèrent satisfaites.
Les absences de Loulou s’accentuèrent. Il prétendit avoir levé un beau brin de fille qui le réclamait toutes les nuits. Par « pudeur » devant Amelia, il ne détailla pas ses soi-disant ébats. Puisqu’il assumait néanmoins boulot et corvées de la journée, personne ne lui tint rigueur de ses escapades nocturnes. Amelia le railla bien un peu sur son manque d’entrain, Richard osa le traiter de flemmard et Achille de déserteur, mais cela n’effleurait pas l’entêtement de Louis. Puis il y eu ce soir, ce soir terrible de l’attaque.
Une fois de plus, Louis avait abandonné le camp. Il était joyeux car sa quête touchait à sa fin. Son escapade serait de courte durée. Nanti des fruits de son labeur nocturne, il sentit son sang se glacer en rentrant aux abords de leur retranchement. La palissade était défoncée.


*Mon Dieu, non !*

Épouvanté, il imagina le pire et ne se trompa pas beaucoup. Une rude lutte avait dû se produire très peu de temps avant. Des corps inanimés gisaient… d’autres avaient sans doute disparus.
Qu’étaient devenus ses amis ? L’angoisse au maximum, il s’obligea à ne pas foncer bille en tête dans le camp. Autant jouer la souris et se rendre compte en douce de ce qui se tramait.
Se faufiler incognito avec son barda était quasi impossible. Il le camoufla au mieux et rampa dans l’enceinte dévastée. Ce qu’il y vit le retourna le foie. Burton et Achille étaient entravés, mains dans le dos, couchés sur le sol, près du feu central. Vu leurs blessures, ça avait chauffé et ce n’était pas fini. Une sorte de géant à la coiffure ornée de cornes brailla à l’adresse des prisonniers :


Alors, il est où votre butin ? On va pas vous le demander toute la nuit.

C’est donc ce qu’ils voulaient ? Prendre ce que les complices bâtissaient ? Ils pouvait courir, il était bien caché. Achille cracha des jurons, Dick prétendit qu’il n’y avait rien. D’Amelia, aucune trace.

*Ou ils l’ont tuée, ou ils lui font... sa fête…*

Préférant pour elle la 1ère solution, Louis se désola tentant de réfléchir pour sortir ses amis de là. Les adversaires étaient encore une dizaine. Il fallait une diversion et de taille ! Alors que Richard se faisait à nouveau tabasser et que le chef menaçait les yeux du héros grec d’un brandon allumé, un bruit près de Loulou le fit bouler sur lui-même. Pour un peu son poing s’abattait sur l’intervenant quand il le reconnut :

Amelia, souffla-t-il aussi heureux qu’ahuri, mais…

Elle lui intima le silence par une main sur la bouche. Dans son regard, il lut colère et reproches.
Il se dégagea assez rudement, lui prit la main et la força à le suivre.
Hors d’oreilles indiscrètes, il la mena à son propre butin. Les récriminations dont elle l’abreuvait moururent sur ses lèvres à sa vue :


Pas lambiner. J’espère que tu as tes allumettes ! Vise bien, m’occupe du reste.

Sacrifier ses trois bouteilles de whisky n’était rien en comparaison de la vie de ses amis. Il confia les « cocktails » à Miss Earhart, prit ses « cadeaux » si durement acquis, et attendit les explosions.
Amélia remplit parfaitement sa mission. Désemparés par les flammes qui leur tombaient dessus, les assaillants se débandèrent un peu partout en cherchant d’où venait l’opposition. Louis bondit alors. Son glaive trancha les liens de ses amis à qui il en confia un identique à chacun.
Ah, il était beau chichille dans sa fureur dévastatrice !
Louis et Richard ne demeurèrent pas en reste. Triste bain de sang…
Haletants, les quatre vainqueurs reprirent haleine dans le silence revenu. Amelia accourut s’occuper des deux torturés. La rogne d’Achille était si perceptible que Louis le devança :


C’est ça, vas-y, engueule-moi ! T’en crèves d’envie. *C’est de toute façon toujours de ma faute !*
J’étais pas là, C’EST VRAI ! Tu crois qu’elles viennent d’où, ces armes ? Du caillou ? J’ai sué sang et eau pour nous les procurer ainsi que des outils solides en faisant un marché avec un oriental qui les a forgées. Peu importe ce qu’elles m’ont coûté en heure supplémentaires. Je pensais que vous apprécieriez mes cadeaux. Puisque c’est pas le cas, je m’en moque. Gardez-les. Je m’en vais !


Drapé dans sa dignité, Louis tourna les talons. La poigne d’Achille s’abattit sur lui :

*Cette fois, suis bon…*
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MessageSujet: Re: Un pour tous, tous pour un...   Un pour tous, tous pour un... EmptyJeu 24 Mar - 11:48

Jour à jour on vivait une dégradation latente de la situation générale. Le pillage, le meurtre, l’asservissement des plus faibles, la prostitution étaient à l’ordre du jour. Le matin où elle dut retourner au campement au pas de course après avoir été molestée par un groupe de maraudeurs, Amelia sut que la précaire paix dans laquelle ils avaient vécu était bel et bien finie. Mais ils avaient bien su s’arranger. L’alliance faite avec Achille et Louis, le 14ème du nom, avait renforcé la sécurité de leur campement. Ils s’étaient joliment organisés même si Amelia aurait voulu avoir un peu plus à dire dans cette affaire. Certes, elle se sentait rassurée d’être entourée de trois hommes, assez galants, jusque là, comme pour avoir prévu un recoin tout à elle, isolé du reste par une lourde tenture. Les jours passant, il resta clairement établi que leur accord fonctionnait. Soit, trois hommes comme ceux là en tant que compagnons, pouvait se prêter à interprétations. Pas avec Amelia. Comme unique femme du groupe, elle laissa très vite établi que dans cette association il n’y aurait pas de distinction de sexe, ils seraient quatre camarades d’armes, unis par un même but. Rien d’autre. Elle jubilait de voir un de ses rêves réalisé : hommes et femmes travaillant ensemble en parfaite égalité. Richard, sans que personne ne l’ait élu de vive voix, était le chef, Achille le défenseur par excellence, Louis, un adorable camarade, un peu boudeur parfois. De chacun, elle apprenait quelque chose et retenait chaque conseil. Leurs soirées, au coin du feu, à échanger des anecdotes et souvenirs de leurs temps, lui élargit l’entendement et fit grandir son respect. Et puis, il y avait le grand projet : bâtir un aérostat. Un engin qui leur permettrait de s’élever au dessus du fleuve, le franchir et s’élancer, par la voie des airs, au dessus des bois et montagnes en quête de nouveaux horizons.

Mais le moment venu de commencer à coudre, personne ne rigolait pas trop. Amelia n’avait jamais tenu une aiguille et n’était pas la seule, Achille et Louis, ne menaient pas large, tandis que Richard, lui, était le seul à savoir comment s’y prendre.


*Il sait tellement de choses…Il sait tout, Dick !*

Sans aucun doute, faisant bon usage des ses expériences passées Burton pouvait beaucoup leur apprendre et le faisait, sans perdre la patience ni départir de son laconique sérieux. Peu à peu on avançait dans la construction de l’objet de leurs rêves, ce qui n’allait, bien sûr, sans éveiller la suspicion de leurs voisins. On raconta n’importe quoi pour tenir les curieux à distance et on eut la paix pour un certain temps…

Si Richard et Achille se comportaient comme des véritables ascètes, sans jamais déserter le campement sauf pour aller pêcher ou chasser, Louis, lui, se distingua par sa rapide désaffection. Sa vie nocturne entretint pas mal de conversations au coin du feu, sans qu’aucun des trois ne veuille le juger, ce qui ne voulait pas dire qu’on ne se faisait pas des idées…


*Encore un temps à venir semé de petits bâtards français...*

Amelia avait rigolé en pensant cela juste avant de s’endormir…Sommeil qui ne fut pas bien long. Achille, un peu hors de lui, la réveilla brusquement en lui ordonnant de filer se cacher et de ne pas bouger de son abri quoiqu’il arrive… Elle en comprit al raison deux secondes plus tard en entendant les cris féroces des attaquants, qui mettaient à bas la palissade.

Mais, je…

Ce qu’elle devina dans son regard si bleu la convainquit de se faufiler sous la tente et se perdre dans les buissons environnants, le cœur serré, en assistant, impuissante à la lutte inégale qui se livrait. Elle se sentit mourir en voyant succomber tour à tour, Achille et Richard. L’ennemi ne les tua pas, préférant les soumettre à la torture pour leur soutirer des informations qu’ils n’étaient pas prêts à donner. Amelia en pleurait en se mordant le poing pour ne pas hurler. Mais que pouvait-elle faire ? Se ruer dans la mêlée ne serait que se condamner au destin outrageant qu’Achille avait signifié vouloir lui épargner. Lui, qui devait en savoir long sur ce qu’on faisait avec les captives en temps de guerre.

On rouait Richard de coups et le chef de cette bande de pillards menaçait de crever les yeux d’Achille avec un brandon quand un mouvement suspect la fi bondir de côté, prête à tout.

Amelia , mais…


C’était Louis.

Elle lui plaqua la main sur la bouche pour le faire taire. Il avait compris au quart de tour et se dégageait en l’entraînant à sa suite.

À la bonne heure que tu te pointes, toi…tu as vu ce qu’ils ont fait…Richard et Achille vont payer de leur vie…Ils vont les tuer…et toi…

C’était assez absurde lui faire quelque reproche, sa présence là, n’aurait rien changé. Elle tut un sanglot douloureux mais déjà Louis la laissait, de toute façon, sans paroles. Il n’avait, vraisemblablement pas perdu son temps. Il étala face à ses yeux incrédules un butin de guerrier : des armes. Des vraies. Pas avec bouts de pierre ou os. Mais des glaives magnifiques en bronze, au tranchant sûr, finement ouvragés comme seules pouvaient l’être des armes de cette époque révolue.

Mais…

Elle avait tant de questions à poser mais évidemment ce n’était pas le bon moment. Outre les belles armes, Louis avait…des bouteilles en réserve.

Pas lambiner. J’espère que tu as tes allumettes ! Vise bien, m’occupe du reste.


Amelia comprit au quart de tour. Un grand sourire naquit sur ses lèvres.

Je t’adore, Loulou !

Elle prit les bouteilles et se faufila, en silence, vers le campement. Ce qu’il fallait faire serait fait, foi d’Amelia ! Pas à dire, elle visait bien…ces trois bombes incendiaires semèrent la trouble parmi les envahisseurs, Louis profita bellement de l’aubaine et libéra les prisonniers. En rentrait, Amelia assista à un spectacle mortel…d’une rare perfection. Achille armé, était sans doute le plus redoutable des ennemis. Richard n’en valait pas moins, Louis démontrait une singulière et meurtrière grâce dans ses mouvements.

Puis tout était fini, Amelia se rendit compte qu’elle n’avait pas cessé de prier. Richard était vilainement blessé et le héros grec n’allait pas mieux. Ils s’étaient battus comme des fauves et eu le dessus mais non sans mal. Sans perdre un instant elle se munit de sa trousse de premiers soins très complète, fournie par une Pierre sans doute très prévoyante. Richard ne semblait pas trop disposé à se laisser soigner et lui signifia d’un geste de la tête de s’occuper d’Achille. Le héros antique n’était pas habitué à qu’on le soigne de la sorte. De son temps, si une blessure était trop profonde on la cautérisait avec un fer au rouge vif et fin de l’histoire. Les siennes, jadis, vu son état de demi dieu, s’étaient toujours refermées sans aide mais là, visiblement il était devenu mortel à temps complet et ça saignait à émouvoir un cœur sensible. Très adroitement, Amélia nettoya, désinfecta et…cousit, avec bien plus de science que celle employée pour unir les bouts de toile de l’aérostat. Il avait serré les dents mais laissait, quand même, échapper un juron de temps en temps. Travail fini sans commentaires adjacents, elle passa à Richard qui, même assurant pouvoir s’en passer, eut droit aux mêmes soins.

Vous m’évitez les travaux lourds et me protégez…laissez moi au moins le sursis de prendre soin de vous. Bouge pas, Dick…ce ne sont que quelques points !

Elle le saisit au menton et tourna doucement son visage. L’entaille à la mâchoire méritait définitivement un peu de couture.

Laisse toi pousser la barbe…on n’y verra rien !

Louis n’ayant subi aucun mal majeur eut à peine droit à un peu de désinfectant sur ses égratignures mais auparavant, une petite scène émouvante avait eu lieu. Le jeune roi pensant que tous lui en voulaient pour ses disparitions nocturnes et absence au moment crucial avait largué un beau discours à Achille, qu’il supposait lui en voulait, ce en quoi il n’avait pas trop tort, mais en passant dévoila quel avait été l’emploi donné à son temps et le résultat obtenu : les armes qui leur avaient sauvé la mise ce soir. S’il pensa s’en tirer comme rien, Sa Majesté se trompa. Amelia essuya une larme en voyant le grand Achille enserrer le monarque dans une accolade à lui faire craquer les os, puis entonna d’une voix assurée :

« For he's a jolly good fellow, for he's a jolly good fellow
For he's a jolly good fellow (pause), which nobody can deny
Which nobody can deny, which nobody can deny
For he's a jolly good fellow, for he's a jolly good fellow
For he's a jolly good fellow (pause), which nobody can deny!“

Richard reprit le refrain. Ils étaient là, à quatre contre un monde hostile et tout comme ces mousquetaires de légende : « Un pour tous et tous pour un. ». Les travaux avançaient de façon très satisfaisante, bientôt, sauf contretemps majeurs, ils pourraient mettre en exécution leur projet. La Pierre fournissait toujours et eux en profitaient. Il fallait accumuler des provisions non périssables pour cette expédition qui les mènerait Dieu seul savait où.

Le jour fixé, s’était levé, clair, horizon dégagé, vents favorables…
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MessageSujet: Re: Un pour tous, tous pour un...   Un pour tous, tous pour un... EmptyVen 25 Mar - 18:18

Être considéré comme le chef de cette association ? C’était les autres qui le voulurent ainsi, l’ordre des choses aussi. Richard se serait volontiers passé de ces responsabilités car, dans un sens, ses amis s’en remettaient à lui. S’il se trompait dans ses décisions, tous en pâtiraient et lui, il s’en voudrait d’avoir trahi leur confiance.
Bon an mal an, on s’organisa sans trop de mal. Partage des corvées, travaux communautaires, tous s’appliquaient au grand projet. Grand, ça le serait dans tous les sens. La seule personne avec qui Richard pouvait parler technique était fatalement Amelia. Que d’heures ne passèrent-ils pas à étudier les plans du futur engin ? Il fallait calculer le volume à donner, la quantité de tissu à employer, les mètres de cordage, etc. Tracer les plans fut assez amusant, Amelia était assez douée en dessin. Par contre lorsqu’il s’agit d’entamer d’assembler les fuseaux, Burton rigola moins.
Comment se pouvait-il qu’une femme sache à peine tenir une aiguille ? D’Achille et Louis, il acceptait ces manquements qu’il comprenait mais que Miss Earhat s’en sorte si mal avec le picage… Heureusement qu’il était le moins nul de la bande. Comment cela était-il possible ? Il l’avait raconté autour du feu lors d’une de ces longues veilles où le labeur cessait faute de lumière :


On ne part pas en expédition sans emporter des « bonbons ». C’est fou le nombre de trucs qui se déchirent ! Toile des sacs, de tente, chaussures, peau… Voilà comment j’ai appris à coudre : sur le tas !

Ces soirées étaient agréables à bavarder entre amis. Achille était le plus sobre en paroles, Louis le plus prolixe. Amelia se situait entre les deux mais à chaque occasion où elle prit le crachoir, Richard tomba sous le charme tant ses récits éveillaient l’imagination.

Bientôt il fallut fortifier le campement. Bénie soit la pierre qui ne donnait aux hommes que de quoi subsister en leur évitant de se massacrer mutuellement. Ancien militaire, surnommé « Dick le ruffian » en raison de sa férocité démoniaque au combat, Burton en avait trop vu : il souhaitait la paix, rien d’autre.
Hélas, on était loin du compte. La loi du plus fort ou du plus malin régnait ici. Autant essayer de ne pas se laisser surprendre par des gros bras.
Le jour, en général, les choses se déroulaient bien pour autant que l’on ne se balade pas seul et armé. La nuit, tous les chats sont gris et l’obscurité réveille certains appétits. Ceux de Louis apparurent clairement : il manquait de compagnie féminine. Pourquoi allait-il chercher ailleurs ce qu’il avait sous la main ? Amelia ne lui convenait point ? Il est vrai que – fait surprenant pour une femme -elle n’encourageait aucun d’entre eux à la bagatelle, et c’était tant mieux ! Pas besoin de rivalités amoureuses entre eux.


*Elle pense sans doute encore à son époux, n’en trouve aucun à son goût ou alors elle n’aime pas ça…*

Peu importait à Richard du moment que l’entente régnait. N’empêche que Louis exagérait. Il prenait toujours le premier quart de garde puis filait Dieu sait où vaquer à Dieu sait quoi. Richard s’en serait moqué si une certaine fatigue ne s’était ressentie chez Loulou. Moins gai, vite agacé, ses virées nocturnes le marquaient apparemment plus qu’il ne l’aurait voulu.

Il m’énerve ton Loulou, avait-il avoué un soir à Achille. Tu pourrais pas lui mettre une laisse ou l’arroser d’eau froide ? Ce qui m’étonne un peu c’est que si l’Histoire a dépeint Louis comme un grand amateur de chair, elle ne t’a pas épargné non plus en ce domaine. Ça te manque pas, à toi ?

Entre hommes, on pouvait bien se faire quelques confidences sur ce sujet surtout quand la seule femme proche dormait dans son coin.
Sans en faire grand état, Achille avoua certaines conquêtes avant de lui retourner la question. Pas de gêne à avoir, il avait souri :


J’ai appris à vivre seul, à me détacher de ces choses mais je ne suis pas un moine ni de l’autre bord, crois-moi.

C’est tout ce que le héros en tira.
Alors qu’il faisait son quart, Richard perçut des bruits anormaux en approche. Tout alla très vite. Il sautait sur son arc alors que la palissade s’écroulait.


ACHILLE !!!!! Sors Amelia d’ici !

Ses traits meurtriers frappèrent. Les assaillants étaient vraiment trop nombreux. Même avec le Grec qui se battait pire qu’un lion, Burton sut qu’ils seraient débordés. Des coups qu’ils ne surent contrer les firent plier.
Quand il émergea de son KO, Richard voyait un peu double. Croire les misères terminées était rêver. Un interrogatoire musclé s’en suivit. Les coups plurent sur les deux entravés qui demeurèrent muets sur la cache secrète de leurs possessions. Au soleil couchant, les amis avaient pris pour habitude de dissimuler leurs biens les plus précieux dans une cavité naturelle du bois proche. Bien malin celui qui irait les débusquer là. Le cornu pouvait les crever, ni Achille ni lui ne parleraient. A part quelques jurons de derrière les fagots et cris de douleur, ils ne cédèrent rien.


*Meurt-on deux fois ? *

Persuadé le savoir bientôt, Richard subit les mauvais traitements. De nouveaux coups s’abattirent sur lui puis il se produisit un phénomène extraordinaire : des pluies de flamme !
Oh, rien de magique là-dedans ! Sans trop comprendre comment, Richard se retrouva détaché avec un glaive en main. Il était temps de régler des comptes. Le ruffian qui sommeillait en lui se réveilla.


*Tue ! Tue !*


Trancher à la gorge ou au ventre, peu importait sauf le résultat. Achille et Louis dégoulinaient aussi du sang répandu. Curieux effet que celui produit par l’arrivée d’une Amelia en pleine forme et très prévoyante. Richard était tellement soulagé qu’il se troubla et se montra grognon en refusant ses soins. Elle recousit les blessures d’Achille puis revint à l’assaut vers lui.

Vous m’évitez les travaux lourds et me protégez…laissez moi au moins le sursis de prendre soin de vous. Bouge pas, Dick…ce ne sont que quelques points !

La barbe ! Ce n’était pas ça qui le tracassait ! Faisant le vide dans son esprit, Burton se laissa faire mais Dieu que ces mains étaient douces…
Diversion bienvenue : l’éclat du roi-soleil !
Sacré Loulou ! Pas à dire, l’ex-monarque était un type plein de ressources inattendues ; Il n’avait pas volé les armes, il les avait fait fabriquer en payant de sa personne. Lui que l’on croyait en train de s’amuser, avait beaucoup travaillé pour leur offrir d’inestimables présents. Achille ne lui tordit pas le cou mais faillit bien l’écraser dans une accolade d’ours. Le roi en pleura presque tandis que la voix pure d’Amelia chantait. Oui, Loulou était un bon camarade, personne ne dirait le contraire.
Un pour tous, tous pour un !

Plus unis que jamais, le quatuor avança en besogne. À force d’entraînement, l’enveloppe se cousit de manière satisfaisante. Foule de détails restaient à prévoir. Fabriquer le filet qui la retiendrait une fois gonflée leur demanda encore des semaines d’effort et… d’astuce.


Il y a pas mal d’artisans, plus bas... des pêcheurs… Je les ai convaincus de travailler pour nous. Ils vont tisser le filet et la nacelle en croyant à une future capture du monstre du fleuve. En paiement : poissons et couteaux !

L’ami oriental de Louis s’avéra un allié précieux. Connaissant bien le caractère mercantile de ces peuplades, Richard était parvenu à obtenir l’exclusivité des commandes d’armes. Louis devait le surveiller et l’alimenter en matériaux divers. Amelia, infirmière de fortune, monnayait ses soins contre poissons séchés, riz, pâtes, etc. Le Grec l’accompagnait, prêt à défendre sa vertu et à décider le paiement des récalcitrants.
Le plus gros problème selon Burton résidait au gonflage proprement dit du ballon achevé.
Avec Amelia, ils en avaient longuement débattu. Emporter un feu « normal » était exclu. Risques et combustibles seraient trop conséquents. La solution : le gaz. Ils étaient d’accord là-dessus.


La pierre ne nous donnera jamais réchaud ni bonmbonnes. Fabriquer de l’hydrogène est exclu.


Achille leur vint en aide en plein débat. Après tout, qui n’essaye rien, n’a rien ! Quelqu’un avait-il osé demander au caillou de lui donner un feu portable pour cuisiner ?
L’un après l’autre, ils s’y risquèrent. Comment convainquit-il les dieux ? Mystère. Le résultat fut là !

Tout était près. Il ne restait qu’à gonfler le ballon. Amelia, professionnelle du domaine aérien, donna son accord par un jour de très beau temps. Nerveux – une fois n’est pas coutume – Richard commanda :


Vérifiez que vous n’oubliez rien. Louis, les outils, le sable ? Achille les cordages, les armes ? Meeley, tu as les vêtements, ta trousse de soin, la nourriture ? On y va !

Plusieurs voyages furent nécessaires pour amener le matériel à la clairière prévue. Quelques curieux les regardèrent œuvrer sans intervenir. Plus l’engin gonfla, plus les badauds s’accumulèrent.
Dressée, l’enveloppe avait fière allure. Clin d’œil à loulou, Amelia avait tenu à ajouter un motif cousu main : un grand soleil !


Vite !

Pas besoin de le dire deux fois. Chacun savait exactement ce qu’il avait à faire, ils avaient assez répété les manœuvres.

Larguez les amarres !

Mais… De la foule amassée, des téméraires émergèrent :


Emmenez-moi !

Non, moi !

Ça courait vers eux, s’accrochait à la nacelle. C’était désolant de voir cette meute se battre pour un os. Tant pis ! Les glaives parlèrent. On décolla.

WOW !


Son baptême de l’air remua les entrailles de Richard. La seule à l’aise était Amelia. Louis, verdâtre, regardait le sol, Achille le ciel.
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